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Placer son argent en 2024 : comment placer 100 000 euros ?

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Placer son argent intelligemment est une question cruciale pour tous ceux qui souhaitent assurer leur avenir financier. Que ce soit pour se protéger de l’inflation, faire fructifier son capital, ou profiter des avantages des intérêts composés, il est essentiel de comprendre pourquoi et comment placer son argent de manière réfléchie.

L’inflation érode progressivement le pouvoir d’achat de votre argent si celui-ci reste inactif, et les investissements judicieux offrent non seulement une protection contre cette perte, mais aussi des opportunités de croissance significative du patrimoine sur le long terme.

Comprendre les différents types de placements est également crucial. Les placements sans risque, tels que les livrets d’épargne et les obligations d’État, offrent une sécurité certaine mais sont souvent associés à des rendements modestes.

Ces options sont idéales pour constituer une épargne de précaution, mais ne sont pas toujours suffisantes pour faire face à l’inflation. En revanche, des dispositifs comme le Plan d’Épargne Retraite (PER), l’assurance vie, et le Plan d’Épargne en Actions (PEA) permettent non seulement de défiscaliser mais aussi de diversifier son portefeuille pour des rendements potentiellement plus élevés.

Investir en bourse représente une autre option intéressante pour ceux qui cherchent des rendements supérieurs. Bien que cela implique une certaine volatilité, les investissements boursiers peuvent offrir des performances nettement supérieures à celles des placements traditionnels, en particulier sur le long terme. Il est toutefois essentiel d’adopter des stratégies d’investissement régulières et d’être conscient des risques associés.

Enfin, la somme que vous choisissez d’investir joue un rôle déterminant dans les dispositifs à privilégier. Que vous disposiez de 50 000, 100 000 ou 200 000 euros, il existe des stratégies spécifiques qui peuvent optimiser la croissance de votre capital.

Dans cet article, nous explorerons comment placer intelligemment son argent en fonction de divers montants et quels dispositifs sont les plus adaptés pour chaque budget.

Pourquoi est-il important de placer de l’argent ?

Se protéger de l’inflation

Il est important de placer son argent pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela protège contre l’inflation.

Laisser son argent sur un compte courant non rémunéré entraîne une perte de pouvoir d’achat due à l’inflation, tandis que placer son argent permet de compenser, au moins partiellement, cette érosion.

Par exemple, avec une inflation de 2 % par an, 10 000 € non placés perdraient environ 200 € de pouvoir d’achat chaque année.

Faire fructifier son argent

Certains placements, comme les dividendes d’actions ou les intérêts d’obligations, peuvent générer des revenus réguliers sans effort supplémentaire, offrant ainsi une source de revenus passifs.

Par exemple, en investissant 10 000 € dans des actions avec un rendement de dividende de 4 %, on peut générer 400 € de revenus annuels bruts.

Profiter des intérêts composés

Les intérêts composés signifient que non seulement vous gagnez des intérêts sur votre investissement initial, mais aussi sur les intérêts accumulés. Cela crée un effet boule de neige où votre capital croît de plus en plus rapidement.

Exemple simple

Supposons que vous investissiez 10 000 € à un taux d’intérêt de 7 % par an pendant 20 ans.

Première année
  1. Investissement initial : 10 000 €
  2. Intérêts gagnés la première année : 10 000 € x 7 % = 700 €
  3. Total à la fin de la première année : 10 000 € + 700 € = 10 700 €
Deuxième année
  1. Nouveau montant initial : 10 700 €
  2. Intérêts gagnés la deuxième année : 10 700 € x 7 % = 749 € (soit 50 euros de plus qu’en année 1)
  3. Total à la fin de la deuxième année : 10 700 € + 749 € = 11 449 €
Simplification pour 20 ans

Pour simplifier, on peut dire que si on fait cela chaque année pendant 20 ans, le montant total devient environ 3,87 fois plus grand que le montant initial. Donc :

Des investissements qui s’apprécient avec le temps

De plus, à long terme, de nombreux placements, tels que les actions ou l’immobilier, ont tendance à prendre de la valeur, ce qui permet d’accroître son patrimoine.

Supposons qu’on investisse 10 000 € dans un portefeuille d’actions diversifié avec un rendement moyen annuel de 7 %.

Après 10 ans, cet investissement pourrait valoir environ 19 672 €, ce qui est une croissance substantielle du capital investi au préalable.

Préparer les investissements futurs

Enfin, placer son argent permet de se constituer une épargne pour des projets futurs, que ce soit pour un achat immobilier, la retraite, ou les études des enfants, préparant ainsi l’avenir de manière sécurisée et structurée.

Par exemple, en épargnant 200 € par mois dans un compte d’épargne avec un taux d’intérêt annuel de 3 %, on pourrait accumuler environ 27 528 € après 10 ans, offrant ainsi une somme significative pour financer des projets importants.

Comment placer intelligemment son argent ?

Les placements sans risques

Il n’existe pas de placement financier totalement sans risque, mais certains sont considérés comme très peu risqués. 

Cependant, certains placements peuvent être garantis par l’État ou des entreprise privées chez lesquelles vous placez votre argent.

Quels sont les placements non risqués ?

Parmi les placements les plus courants, on trouve les livrets d’épargne réglementés, tels que le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (anciennement CODEVI) en France, qui offrent une rémunération garantie et des intérêts exonérés d’impôts.

Les comptes à terme constituent une autre option, permettant de placer des fonds pour une durée déterminée avec un taux d’intérêt fixe et prédéfini.

Les obligations d’État, telles que les bons du Trésor, sont également considérées comme des investissements sûrs, car elles sont garanties par le gouvernement.

Enfin, les fonds en euros des contrats d’assurance-vie offrent une sécurité du capital, grâce à une gestion prudente des actifs, et une performance généralement stable.

Qui dit sans risque, dit rendements faibles…

Bien que les placements sans risque (ou à très faible risque) offrent une sécurité pour le capital investi, ils présentent plusieurs inconvénients.

Tout d’abord, leur faible rendement est un problème majeur. Par exemple, les livrets d’épargne réglementés comme le Livret A ou le LDDS offrent des taux d’intérêt très bas, souvent inférieurs à 1 % par an. En comparaison, le taux d’inflation peut être de l’ordre de 2 % ou plus par an, ce qui signifie que les intérêts générés par ces livrets ne couvrent pas l’augmentation générale des prix.

Un autre inconvénient est la perte de pouvoir d’achat. Comme nous l’évoquions plus haut, lorsque le rendement de vos placements est inférieur au taux d’inflation, votre argent perd de sa valeur réelle au fil du temps.

… Et parfois perte de pouvoir d’achat

Par exemple, si vous placez 10 000 € sur un Livret A avec un taux d’intérêt de 0,75 % et que l’inflation est de 2 %, votre pouvoir d’achat diminue chaque année. Après un an, vous aurez gagné seulement 75 € en intérêts, mais les biens et services que vous pouviez acheter pour 10 000 € l’année précédente coûteront désormais 10 200 €, créant un écart de 125 €.

Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie, bien qu’ils soient également considérés comme des placements sûrs, offrent des rendements faibles. Par exemple, ces dernières années, le rendement moyen des fonds en euros a été d’environ 1,5 % par an, toujours inférieur à l’inflation. Cela signifie que même ces investissements, qui sont souvent utilisés pour la sécurité qu’ils offrent, ne parviennent pas à protéger complètement contre la perte de pouvoir d’achat.

Pour augmenter les rendements, il faut prendre des risques (même limités !)

Vous l’aurez compris, bien que les placements sans risque soient idéaux pour ceux qui souhaitent sécuriser leur capital, il est essentiel de prendre en compte leurs faibles rendements et l’impact de l’inflation, qui peut réduire progressivement la valeur réelle de l’épargne.

D’ailleurs, il est plutôt recommandé de placer sur ces placements peu risqués le montant d’une épargne dîtes de précaution

Qu’est-ce qu’une épargne de précaution ?

Une épargne de précaution est une somme d’argent mise de côté pour faire face aux imprévus ou aux dépenses exceptionnelles.

Elle permet d’avoir une sécurité financière en cas de coup dur, sans avoir à recourir au crédit ou à déséquilibrer son budget.

Par exemple, supposons qu’une personne gagne 2 500 € nets par mois. Les experts financiers recommandent généralement de constituer une épargne de précaution équivalente à 3 à 6 mois de revenus.

Dans ce cas :

Pour ceux qui cherchent à maintenir ou accroître leur pouvoir d’achat, il peut être nécessaire de considérer des options d’investissement avec des rendements potentiellement plus élevés, même si cela implique un niveau de risque accru.

Les placements qui permettent de défiscaliser

Pour optimiser la gestion de leur épargne tout en réduisant leur charge fiscale, il existe plusieurs dispositifs avantageux.

Les plus appréciés par les épargnants français

Parmi les plus populaires, le Plan d’Épargne Retraite (PER) permet de se constituer un complément de revenu pour la retraite tout en bénéficiant de déductions fiscales sur les versements effectués, jusqu’à un certain plafond.

L’assurance-vie est également très prisée, offrant une grande flexibilité dans les options de placement et des avantages fiscaux attractifs après huit ans de détention, avec des exonérations partielles sur les gains.

De même, le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est un autre outil efficace, permettant d’investir en actions tout en bénéficiant d’une exonération d’impôt sur les plus-values après cinq ans.

D’autres dispositifs existent

En plus de ces dispositifs courants, d’autres solutions existent pour défiscaliser.

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permettent d’investir dans l’immobilier locatif sans avoir à gérer directement les biens, tout en profitant d’une fiscalité avantageuse grâce aux dispositifs de réduction d’impôt comme la loi Pinel, qui offre des réductions significatives en échange d’un engagement de location sur plusieurs années.

Le dispositif Madelin, destiné aux travailleurs non salariés, est également intéressant. Il permet de déduire les cotisations versées sur un contrat d’épargne retraite Madelin de son revenu imposable, dans la limite de certains plafonds, offrant ainsi une solution d’épargne retraite avec des avantages fiscaux.

Enfin, les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) offrent des réductions d’impôt sur le revenu en échange d’investissements dans des PME innovantes ou régionales, contribuant ainsi au dynamisme économique tout en optimisant la fiscalité personnelle.

Placer son argent en bourse, bonne idée ?

Investir en bourse présente de nombreux avantages pour les épargnants cherchant à optimiser leurs rendements à long terme.

Une performance supérieure aux placements non risqués

Par exemple, les rendements des investissements boursiers sont généralement supérieurs à ceux des placements traditionnels, se situant en moyenne entre 5 et 7 % par an.

Cette performance supérieure permet de faire croître son capital de manière significative sur le long terme.

De plus, les études historiques montrent que le risque de perte en bourse devient quasiment inexistant pour les investissements étalés sur une période de 20 ans ou plus.

Cela s’explique par la tendance des marchés à se redresser après les crises et à enregistrer une croissance à long terme.

Lisser son investissement

Un autre avantage de l’investissement en bourse est la diversification. En diversifiant son portefeuille avec des actions de différents secteurs et régions géographiques, on réduit les risques spécifiques à une entreprise ou à un secteur particulier.

Par ailleurs, investir régulièrement, par exemple via des plans d’investissement programmés, permet de lisser les coûts d’achat des actions et de profiter des opportunités du marché à différents moments.

Par exemple, un investisseur peut choisir de placer 200 € chaque mois dans un fonds indiciel. Ainsi, lorsqu’un mois le marché est en baisse, il achète plus de parts pour ses 200 €, et lorsqu’il est en hausse, il en achète moins.

Cette stratégie, connue sous le nom de “dollar-cost averaging“, réduit l’impact de la volatilité et peut améliorer les rendements à long terme.

Les dividendes, un vecteur de revenus supplémentaires

Par ailleurs, en investissant en bourse, les investisseurs bénéficient de la possibilité de percevoir des dividendes, qui représentent une part des bénéfices redistribués par les entreprises.

Ces dividendes peuvent être réinvestis pour acheter davantage d’actions, augmentant ainsi le potentiel de croissance du portefeuille à long terme.

Par exemple, supposons qu’un investisseur détienne 1 000 actions d’une entreprise qui verse un dividende annuel de 2 € par action.

Cela signifie qu’il recevra 2 000 € en dividendes chaque année (1 000 actions x 2 €). Si ces dividendes sont réinvestis pour acheter plus d’actions, cela augmente le nombre d’actions détenues et, par conséquent, le montant des dividendes futurs, accélérant ainsi la croissance du portefeuille.

Le vrai danger, la volatilité

Il est toutefois crucial que l’argent investi en bourse soit une somme dont l’épargnant n’aura pas besoin à court terme. La volatilité des marchés boursiers signifie qu’il peut y avoir des périodes de baisse ou de crash.

Si un investisseur se trouve dans l’obligation de retirer ses fonds durant une telle période, cela pourrait non seulement affecter les rendements, mais aussi potentiellement engendrer des pertes.

C’est pourquoi il est très fortement recommandé de n’investir en bourse que l’argent que l’on peut se permettre de laisser fructifier sur le long terme, sans avoir à y toucher.

Dispositifs à privilégier en fonction de votre budget à investir

Maintenant que vous avez compris qu’il est tout de même nécessaire d’investir de l’argent tout au long de votre vie pour le faire fructifier, intéressons nous aux placements à réaliser en fonction d’un budget défini.

Pour vous aider à vous projeter, nous avons pris l’exemple d’un un ménage fictif qui serait composé d’un couple avec 2 enfants.

Le revenu du ménage est de 4000 euros / mois après impôts. Les charges du ménages sont de 3500 euros / mois une fois toutes les facture payées. Cela signifie que le ménage dispose de 500 euros d’épargne mensuel pour investir.

Nous allons alors vous proposer plusieurs plans d’investissements pour un héritage que viendrait récupérer le couple suite au décès du dernier parent d’un membre du couple.

Comment placer 50000 euros ?

Il est généralement recommandé d’avoir une épargne de précaution équivalente à 3 à 6 mois de charges mensuelles.

Pour ce ménage, nous prendrons une épargne de précaution équivalente à 4 mois de charges.

Ainsi, une fois l’épargne de précaution réalisée, le ménage disposera de 36000 euros à investir. Voici les placements qui peuvent alors être envisagés si le couple n’a pas prévu d’utiliser cet argent avant une période de placement supérieure à 10 ans.

Assurance Vie (Stabilité et Rendement Modéré)

Plan d’Épargne en Actions (PEA) (Potentiel de Croissance)

Plan d’Épargne Retraite (PER) (Préparation à la Retraite)

En plus de l’héritage investi, le ménage peut épargner 500 € par mois. Cette somme sera utilisée pour des investissements réguliers afin de lisser les coûts et profiter des opportunités du marché.

Combien pourra estimer gagner le ménage en effectuant de tels placements pendant 10 ans ?

Assurance Vie

Plan d’Épargne en Actions (PEA)

Plan d’Épargne Retraite (PER)

Vous l’aurez compris, le ménage a épargné un total de 96 000 € sur une période de 10 ans: 33 000 € en Assurance Vie, 45 000 € en PEA, et 18 000 € en PER.

Et le plus intéressant, c’est que grâce aux intérêts composés, ils ont gagné environ 27 821,91 € en intérêts: 5 225,94 € de l’Assurance Vie, 18 525,71 € du PEA, et 4 070,26 € du PER.​

Le montant total du capital après 10 ans serait donc d’environ 123 821,91 €

Comment placer 100000 euros ?

Pour placer 100000 euros, la stratégie d’investissement peut être complètement identique en ajustant les curseurs sur les 3 placements sélectionnés.

Par exemple, une fois les 14000 euros d’épargne de précaution placés sur les livrets, il restera alors 86000 euros à investir selon la répartition suivante:

Assurance Vie

Plan d’Épargne en Actions (PEA)

Plan d’Épargne Retraite (PER)

La stratégie d’investissement régulier pourra être la même. La répartition sera la même que dans notre exemple précédent.

Au final, le ménage aura épargné un total de 146 000 €: 58 000 € en Assurance Vie, 66 000 € en PEA, et 22 000 € en PER.

Grâce à ces placements, il aura gagné environ 48 336,52 € en intérêts

Le montant total du capital du ménage après 10 ans serait donc d’environ 194 336,52 €.

Comment placer 200000 euros ?

Pour placer une somme de 200000 euros, une fois encore, seule la répartition de la somme initiale sera différente, une fois l’épargne de précaution réalisée.

  1. Assurance Vie
    • Montant : 80 000 €
    • Rendement attendu : 2 % par an
  2. Plan d’Épargne en Actions (PEA)
    • Montant : 86 000 €
    • Rendement attendu : 5 % par an
  3. Plan d’Épargne Retraite (PER)
    • Montant : 20 000 €
    • Rendement attendu : 3 % par an

Au bout de 10 ans, le ménage de notre exemple aura épargné un total de 246 000 €, en comprenant son investissement mensuel: 98 000 € en Assurance Vie, 116 000 € en PEA, et 32 000 € en PER.

De le cas d’un placement de 200000 euros initial et d’un investissement mensuel comme prévu dans notre exemple, le ménage aura gagné environ 93 028,50 € en intérêts: 19 603,90 € de l’Assurance Vie, 64 463,39 € du PEA, et 8 961,21 € du PER.

Ainsi, le montant total du capital après 10 ans serait donc d’environ 338 028,50 €.

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