Régime réel d’imposition : Qu’est-ce que c’est ? Définition !
Le régime réel d’imposition est un mode de calcul et de déclaration de l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés appliqué à certaines catégories de revenus professionnels en France.
Il s’oppose aux régimes forfaitaires (ou micro-fiscal) et se caractérise par la prise en compte des charges et recettes réellement constatées pour déterminer le résultat fiscal à soumettre à l’impôt.
Dans ce régime, les entreprises, professionnels indépendants ou bailleurs doivent donc tenir une comptabilité détaillée et présenter l’ensemble des pièces justificatives de leurs dépenses et recettes.
Ce mécanisme concerne notamment les entreprises individuelles, sociétés à l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés, les loueurs en meublé, les agriculteurs, ainsi que certains investisseurs immobiliers.
Bien comprendre le régime réel d’imposition permet d’adopter une gestion fiscale précise, d’anticiper ses charges effectives et d’éviter les erreurs lors de la déclaration de revenus.
Enjeux du régime réel d’imposition
Le choix du régime réel d’imposition présente des enjeux significatifs pour la gestion et la rentabilité d’une activité professionnelle ou d’un investissement.
En optant pour ce régime, l’exploitant déclare le montant exact de ses revenus, mais aussi l’ensemble de ses dépenses engagées pour l’activité (frais généraux, amortissements, charges sociales, intérêts d’emprunt, etc.).
Cela permet souvent d’optimiser le résultat fiscal, car seules les recettes nettes après déduction des charges sont soumises à l’impôt.
Pour les entreprises ou propriétaires générant d’importants frais ou qui souhaitent amortir des investissements, le régime réel peut donc réduire le montant de l’impôt à verser et ainsi améliorer la rentabilité nette de l’activité.
Cette configuration implique cependant un suivi administratif et comptable plus rigoureux qu’un régime forfaitaire où les charges sont évaluées de manière automatique.
Quels sont les avantages du régime réel d’imposition ?
- Adaptation précise au niveau réel des charges : l’entreprise ou le foyer fiscal peut déduire l’ensemble des charges effectivement supportées (dépenses professionnelles, amortissements, intérêts d’emprunt, travaux).
- Optimisation possible du résultat fiscal : en maximisant les charges déductibles, le résultat imposable peut être réduit, ce qui diminue l’impôt dû.
- Transparence et crédibilité auprès des partenaires financiers : la tenue d’une comptabilité complète facilite l’accès au crédit ou la recherche d’investisseurs.
- Possibilité d’amortir les investissements (notamment pour l’immobilier ou les équipements), réduisant ainsi l’assiette fiscale sur plusieurs années.
Quels sont les risques et limites du régime réel d’imposition ?
- Complexité administrative : ce régime exige de tenir une comptabilité complète, d’archiver toutes les factures et de produire des déclarations spécifiques. Cela peut nécessiter l’appui d’un expert-comptable et engendrer des coûts supplémentaires.
- Risque d’erreurs de déclaration : une mauvaise évaluation des charges ou un oubli de justificatif peut entraîner un redressement fiscal ou une perte d’économies d’impôt.
- Obligation de respecter les délais et les normes comptables : tout manquement peut entraîner des pénalités fiscales.
- Avantage limité en l’absence de charges élevées : si l’activité génère peu de frais, l’économie fiscale sera moindre comparée à un régime forfaitaire.
Exemple concret d’application du régime réel d’imposition
Prenons le cas d’un loueur en meublé non professionnel (LMNP).
Il perçoit 25 000 euros de loyers annuels et supporte les charges suivantes :
• Intérêts d’emprunt : 2 000 euros
• Charges de copropriété et taxes : 3 000 euros
• Amortissement annuel du bien et du mobilier : 5 000 euros
Au régime réel d’imposition, il peut donc déduire 10 000 euros (2 000 + 3 000 + 5 000) de charges annuelles de ses loyers perçus.
Le résultat fiscal imposable sera donc de :
25 000 – 10 000 = 15 000 euros
Il paiera l’impôt sur cette base diminuée, à l’inverse du régime forfaitaire où un abattement forfaitaire de 50% s’appliquerait, sans prise en compte détaillée des charges réelles.
Termes liés ou complémentaires au régime réel d’imposition
- Régime micro-fiscal ou micro-BIC/BNC : régime d’imposition simplifié avec abattement automatique.
- Résultat fiscal : bénéfice ou déficit calculé à partir des recettes moins les charges réellement supportées.
- Amortissement : écriture comptable permettant de lisser le coût d’un investissement sur plusieurs exercices.
- Déclaration contrôlée : notion proche pour les professions libérales au régime BNC.
- Expert-comptable : intervenant clé pour la tenue de la comptabilité au régime réel.
En résumé
Le régime réel d’imposition est un dispositif qui permet aux entreprises, professions indépendantes et investisseurs de déclarer leurs revenus après déduction de l’ensemble des frais réellement engagés dans leur activité.
Ce mode d’imposition convient aux situations où les charges effectives sont élevées, offrant ainsi l’opportunité d’optimiser la pression fiscale.
La maîtrise du régime réel suppose cependant rigueur comptable et bonne tenue administrative, pour éviter les risques de redressement et profiter pleinement des avantages proposés dans la gestion de l’activité.