Le choix entre un salaire ou des dividendes constitue, un vrai casse-tête pour de nombreux chefs d’entreprises.
Ces dirigeants sont à la recherche d’une stratégie efficace pour maximiser la rentabilité de leur investissement et payer moins de taxes sans réaliser de fraudes. Les évolutions fiscales de ces dernières années et les contextes économiques changeants peuvent compliquer cette prise de décision.
À travers ce guide, nous vous présentons les critères à prendre en compte pour choisir l’option la plus adaptée à votre situation.
Vous découvrirez aussi une analyse claire des avantages et des inconvénients associés à la perception d’un salaire ou de dividendes.
Nous vous proposons également des exemples pour vous aider à mieux comprendre les implications financières de ces deux formes de rémunération distinctes.
Salaire : quelles sont les caractéristiques de cette rétribution ?
Le salaire est une rémunération versée de manière fréquente en contrepartie d’une tâche réalisée. Il présente de nombreuses spécificités que vous devez connaître pour éviter des erreurs et faire des choix judicieux.
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Quels sont les avantages associés à la perception d’un salaire ?
Percevoir une rétribution à la suite d’un service rendu possède beaucoup d’atouts comme vivre de façon décente.
Cela permet par ailleurs au dirigeant d’avoir toujours de la liquidité pour régler des situations urgentes et participer à des activités culturelles.
Il peut ainsi prendre des vacances et passer d’agréables moments en famille ou entre amis.
Rémunération régulière et prévisible
Le salaire est un revenu stable qui simplifie la gestion financière. Il offre la possibilité à son bénéficiaire de couvrir ses dépenses essentielles à l’image du logement, de l’alimentation et de l’accès aux services publics.
Avec cette somme, il peut économiser et faire de petits ou grands placements avec plus de sérénité. Elle l’aide aussi à planifier et à atteindre ses objectifs à court, moyen et long terme.
Ceux-ci peuvent inclure l’achat d’une maison, la préparation d’une retraite ou le financement des études des enfants.
Somme déductible du résultat de certaines sociétés
Quand sa firme est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), le chef d’entreprise peut déduire son salaire de son bénéfice.
Les gérants non-salariés sont susceptibles de profiter de cet avantage si la rémunération reste raisonnable et correspond réellement à la tâche accomplie.
Les exploitants associés d’une structure assujettie à l’impôt sur le revenu (IR) ne bénéficient pas de cette mesure.
Revenu donnant droit à une protection sociale
Un dirigeant de société qui reçoit une rémunération hebdomadaire, mensuelle ou annuelle sous forme de salaire peut bénéficier d’indemnités journalières.
Elles sont dues en cas de maladie ou d’accident prouvé et permettent de compenser des pertes de revenus. Le chef d’entreprise qui perçoit cette somme peut par ailleurs cotiser pour sa retraite et obtenir une pension à la fin de sa carrière professionnelle.
Il peut avoir une assurance au chômage s’il perd son emploi. Le salaire lui donne droit à une couverture santé qui favorise l’accès à des soins de première qualité. Il peut également prétendre à des allocations pour ses enfants et profiter d’autres prestations familiales.
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Rétribution facilitant l’accès au crédit
Les banques et les institutions financières préfèrent accorder des prêts aux chefs d’entreprise qui ont un revenu stable, car cela réduit le risque de non-remboursement.
Pour avoir un emprunt, chaque demandeur doit cependant monter un dossier solide et remplir certaines conditions, notamment démontrer son aptitude à payer sa dette.
Les emprunteurs avec une rémunération fixe peuvent bénéficier d’un taux d’intérêt plus avantageux. Les établissements bancaires les considèrent en effet comme des profils moins risqués.
Avec un salaire, chaque Manager de société augmente sa capacité d’emprunt et peut obtenir des montants élevés.
Forme de rémunération transparente
La politique de règlement d’un salaire est claire et facile à comprendre par toutes les parties.
Cette caractéristique renforce la confiance entre les associés et les partenaires, ce qui crée un environnement de travail plus harmonieux. Elle permet de s’assurer que le dirigeant est rémunéré de manière juste et équitable.
Une telle spécificité constitue un levier de motivation pour les responsables puisqu’ils se sentiront valorisés. Une stratégie de rétribution cohérente retient les managers talentueux et dynamiques.
Elle prévient les malentendus et donne l’occasion au chef d’entreprise d’exercer ses fonctions en toute sérénité.
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Quels sont les inconvénients liés à un salaire ?
Même si recevoir un salaire présente de nombreux avantages, cette opération a aussi quelques limites. La prise en compte de ces désavantages facilite la gestion des ressources et l’optimisation de votre situation fiscale.
Rigidité du salaire
Quand on le fixe, il est difficile de le revoir à la baisse en cas de difficulté financière. Les marges bénéficiaires de l’entreprise peuvent diminuer et affecter la rentabilité des investissements qu’elle réalise.
Cette rigidité oblige même certaines compagnies à réduire leurs effectifs en procédant à des licenciements en masse.
Elle limite la capacité de la structure à vite réagir aux changements puisqu’elle ne possède pas une grande marge de manœuvre pour ajuster ses dépenses.
Elle empêche les sociétés à investir des capitaux dans des projets qui sont parfois très prometteurs.
Impact négatif sur les droits sociaux
Les cotisations sociales versées au-delà de 47 100 euros par an ne génèrent pas de droits supplémentaires, notamment pour la retraite de base. Les salariés qui ont des rémunérations élevées voient en cette limite une forme d’injustice.
Cette limitation démotive de nombreux dirigeants qui ne trouvent alors aucun intérêt à cotiser pour les régimes complémentaires.
Même si ce plafond que fixe la Sécurité sociale a augmenté de 1,6 %, celui-ci pousse certains chefs d’entreprise à chercher d’autres moyens pour assurer leur retraite. Cela peut entraîner des dépenses additionnelles.
Charges salariales et patronales élevées
Les cotisations sociales représentent environ 44 % du bénéfice imposable pour les entrepreneurs individuels et 44 % des rétributions que reçoivent les gérants majoritaires des SARL (Société à Responsabilité Limitée).
Elles valent 65 % des salaires bruts d’un dirigeant minoritaire en SARL ou d’un président d’une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) assimilé à un salarié.
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Résumé des avantages et des inconvénients d’un salaire pour un dirigeant
Avantages | Inconvénients |
Rémunération régulière et prévisible | Rigidité du salaire |
Le salaire offre un revenu stable, facilite la gestion financière et permet de couvrir les dépenses essentielles comme le logement et l’alimentation. | Le salaire est difficile à ajuster en cas de baisse des revenus de l’entreprise, ce qui limite la flexibilité financière. |
Déductibilité fiscale | Impact limité sur les droits sociaux |
Le salaire est déductible du bénéfice imposable pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés, ce qui peut réduire la charge fiscale globale. | Les cotisations sociales au-delà d’un certain seuil ne génèrent pas de droits supplémentaires, ce qui peut démotiver les dirigeants avec des salaires élevés à cotiser pour leur retraite. |
Protection sociale | Frais élevés |
Un salaire permet au dirigeant de bénéficier d’une couverture sociale complète (maladie, retraite, chômage) et lui offre une sécurité financière. | Les charges salariales et patronales peuvent représenter un pourcentage élevé du bénéfice imposable, notamment la rentabilité de l’entreprise. |
Accès facilité au crédit | Perception de l’injustice |
Les banques préfèrent prêter aux personnes qui ont un revenu stable, ce qui facilite l’accès aux crédits avec des taux d’intérêt plus avantageux. | Les plafonds de cotisation peuvent être perçus comme injustes par les dirigeants dont le salaire dépasse un certain seuil. Cela peut laisser place à la démotivation. |
Transparence et confiance | Limitation des investissements |
La structure salariale est claire et transparente. Elle renforce la confiance entre associés et crée un environnement de travail harmonieux. | La rigidité salariale peut empêcher l’entreprise d’investir dans des projets prometteurs en raison de contraintes budgétaires. |
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Quelle fiscalité s’applique au salaire d’un chef d’entreprise ?
Les taxes qui s’appliquent à la rémunération d’un dirigeant diffèrent selon le régime d’imposition de l’entreprise dans laquelle il exerce ses fonctions.
Pour empêcher des malentendus et adopter des moyens pour maximiser vos revenus, voici ce que vous devez savoir à propos.
Comment est taxé un salaire dans une structure soumise à l’IS ?
Les règles de taxation d’une rétribution changent en fonction du statut du Manager. Vous devez donc bien maîtriser ses particularités pour éviter de commettre des erreurs au moment de votre déclaration fiscale.
Cas d’une rémunération au titre du mandat social
La compensation financière d’un gérant qui exerce un mandat social dans une firme soumise à l’IS est assujettie à l’IR et classée dans la catégorie des traitements et salaires.
Elle est directement intégrée aux revenus imposables au barème progressif de l’IR. Si le dirigeant possède d’autres investissements, les sommes perçues sont additionnées et taxées suivant le même procédé.
Le chef d’entreprise peut profiter d’un abattement de 10 % appliqué sur ses recettes avant l’imposition afin de prendre en compte ses frais professionnels. Ils incluent par exemple des déplacements, les dépenses liées à la restauration…
Toutes ces règles sont aussi valables pour la taxation d’une rétribution associée à un contrat de travail.
Bon à savoir !
Le dirigeant peut choisir de déduire ses frais professionnels du montant réel de ses revenusimposables. Pour cela, il doit conserver tous les justificatifs de ses dépenses professionnels afin d’éviter tout rejet de sa requête.
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Exemple d’application du barème progressif pour un mandat social
Imaginons qu’un gérant de société soumit à l’impôt sur les sociétés (IS) percevant une rémunération annuelle brute de 50 000 € au titre de son mandat social.
Voici comment son impôt sur le revenu (IR) est calculé selon le barème progressif des revenus.
Application de l’abattement de 10 %
La rémunération brute est d’abord réduite de 10 % pour tenir compte des frais professionnels, soit :
50 000 € – (50 000 € x 10 %) = 45 000 €.
Détermination des tranches applicables
La rémunération nette imposable de 45 000 € est ensuite répartie sur les tranches du barème progressif :
- Jusqu’à 11 294 € : Taux de 0 % → 0 € d’impôt.
- De 11 295 € à 28 797 € : Taux de 11 % → (28 797 €−11 295 €) × 11 % = 1922,28 €
- De 28 798 € à 45 000 € : Taux de 30 % → (45 000 €−28 798 €) × 30 % = 4860,60 €
Calcul total de l’impôt : 0 € + 1 922,28 € + 4 860,60 € = 6 782,88 €.
Comparaison avec d’autres revenus
Si ce dirigeant possède d’autres sources de revenus comme des dividendes ou des loyers. Ces sommes seront ajoutées à sa rémunération nette et soumises au même barème progressif, ce qui augmente ainsi son impôt global.
Cas d’une rémunération au titre du compte courant d’associé
Les plus-values d’un compte courant d’associé données à un dirigeant constituent une forme de rétribution. Ces gains sont par défaut soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU), mais le chef d’entreprise peut décider qu’ils sont assujettis au barème progressif de l’IR.
Quelle que soit l’option choisie, un prélèvement forfaitaire non libératoire (PFNL) de 12,8 % s’applique de façon automatique au moment du versement. Le paiement de l’acompte à l’administration fiscale s’effectue par l’établissement chargé de verser les revenus de capitaux mobiliers au gérant.
Ces règles de taxation sont aussi valables pour une rémunération au titre du mandat d’administrateur ou de membre de conseil de surveillance.
Bon à savoir !
Tout dirigeant d’une société soumise à l’IR peut demander une dispense du PFNL si son revenu fiscal de référence de l’avant-dernière année est inférieur à :
- 50 000 € lors du paiement de l’acompte s’il est célibataire,
- 75 000 € lors du versement de l’acompte s’il est marié.
Il doit aussi faire sa requête d’exemption à l’établissement financier au plus tard le 30 novembre de l’année qui précède celle du paiement des revenus.
Exemple : options de fiscalité pour la rétribution d’un compte courant d’associé
Prenons le cas d’un dirigeant qui reçoit une rétribution de 10 000 € au titre de son compte courant d’associé. Voici les trois possibilités fiscales détaillées.
Soumission au prélèvement forfaitaire unique (PFU)
Par défaut, les gains issus du compte courant d’associé sont soumis au PFU de 30 %, réparti comme il suit :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu (IR)
- 17,2 % de prélèvements sociaux.
Pour une rétribution de 10 000 €, cela donne :
- Impôt sur le revenu : 10 000 € x 12,8 % = 1 280 €
- Prélèvements sociaux : 10 000 € x 17,2 % = 1 720 €
Montant total dû : 3 000 €.
Option pour le barème progressif de l’IR
Le dirigeant peut opter pour le barème progressif de l’IR, particulièrement avantageux si ses revenus globaux sont faibles.
Un prélèvement forfaitaire non libératoire (PFNL) de 12,8 % est prélevé lors du versement, soit :
- 10 000 € x 12,8 % = 1 280 €.
Ensuite, le gain est intégré aux revenus imposables et soumis au barème progressif. Si le revenu imposable total est par exemple de 45 000 € (y compris la rétribution) :
- Barème progressif (voir calculs précédents) : l’imposition sur cette tranche est de 6 782,88 €, incluant la rétribution.
Le PFNL prélevé est déduit de l’impôt dû.
Demande de dispense de PFNL
Si le dirigeant est célibataire avec un revenu fiscal de référence de moins de 50 000 € (ou 75 000 € pour un couple marié/pacsé), il peut demander une dispense du PFNL.
Cela doit se faire avant le 30 novembre de l’année précédente.
Dans ce cas :
- Aucun acompte n’est prélevé.
- La rétribution est directement intégrée au revenu imposable et elle est soumise au barème progressif.
Conclusion
- Le PFU simplifie le calcul, mais peut s’avérer coûteux si les revenus globaux sont faibles.
- Le barème progressif est pertinent dans une stratégie d’optimisation fiscale.
- La demande de dispense de PFNL allège temporairement la trésorerie, sous réserve de respecter les conditions de revenus.
Chaque option mérite une analyse approfondie en fonction du contexte personnel du dirigeant.
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Quelle imposition pour un salaire dans une société assujettie à l’IR ?
Dans ce régime, les bénéfices générés sont taxés au niveau des associés. Les rémunérations d’un dirigeant associé ou non associé ne sont pas imposées de la même manière.
Cas d’un dirigeant associé
Le chef d’entreprise détient ici les parts sociales de la société qu’il dirige. Les règles de taxation de sa rétribution dépendent du type d’activité de la compagnie.
Si elle exerce une activité commerciale, la rémunération que le dirigeant perçoit est considérée comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
S’il s’agit plutôt d’une activité libérale, elle se classe dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).
Cas du dirigeant non associé
La rémunération d’un gérant est dans ce cas imposable à l’IR et classée dans la catégorie des traitements et salaires.
Les règles de taxation sont identiques à celles qui s’appliquent au salaire (mandat social ou contrat de travail) d’un dirigeant qui exerce dans une société assujettie à l’IS.
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Dividendes : quelles sont les caractéristiques de ces formes de rémunération ?
En tant que dirigeant d’une société, vous pouvez recevoir des dividendes quand l’entreprise que vous présidez réalise des bénéfices.
Le montant qu’il faut distribuer se détermine lors de l’assemblée générale ordinaire (AGO) qui se tient une fois par an.
Le versement s’effectue sous certaines conditions, notamment après la clôture de l’exercice comptable et la déduction des charges obligatoires.
Quels sont les avantages associés à la perception des dividendes ?
Contrairement au salaire, aucune loi ne fixe la limite légale du montant des dividendes qu’un dirigeant peut percevoir. Si les plus-values sont importantes, vous pourrez donc obtenir une somme élevée.
Flexibilité avant la distribution
Chaque entreprise, qu’elle soit une SASU, une SARL ou une SAS (Société par Actions Simplifiée) peut ajuster le montant des parts qu’elle distribue chaque année.
Celui-ci dépend des performances de la compagnie, des crédits contractés en son nom… Cette souplesse permet à la structure de faire face aux fluctuations économiques.
La société peut utiliser une partie des dividendes pour mettre sur le marché de nouveaux produits qui répondent aux besoins des clients.
Même si elle reverse des sommes faibles aux actionnaires, elle est par conséquent en mesure de rester compétitive. Avec une excellente stratégie, elle assure ainsi la pérennité de ses activités.
Attractivité pour les potentiels investisseurs
La simplicité avec laquelle les gains se partagent dans une société séduit de nombreux investisseurs. Ils acquièrent des parts sociales et profitent de cette souplesse pour maximiser leurs profits.
Un gérant peut ainsi recevoir des dividendes plus importants et se constituer un considérable patrimoine immobilier sur le long terme.
Une forte demande pour les actions participe à la valorisation de la structure. Les actionnaires existants, y compris le chef d’entreprise, pourront en bénéficier.
L’arrivée de nouveaux associés améliore aussi la gouvernance et permet à la firme de se démarquer de ses concurrents directs.

Charges sociales réduites et optimisation fiscale
Les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. La part des bénéfices qui excède les 10 % du capital de la structure est assimilée à des revenus d’activité. Elle est donc assujettie aux cotisations sociales au taux moyen de 45 %.
La flat-tax de 30 % s’avère plus avantageuse quand les revenus imposables du dirigeant additionnés à ses autres sources financières n’appartiennent pas à des tranches de taxation élevées (40 ou 45 %).
Le chef d’entreprise peut aussi profiter d’un abattement de 40 % s’il choisit d’être taxé suivant le barème d’imposition de l’IR.
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Quels sont les inconvénients liés aux dividendes pour un dirigeant ?
Contrairement au salaire, les dividendes augmentent la charge fiscale du gérant. Ils ont un impact négatif sur sa trésorerie et peuvent limiter sa capacité d’investissement.
Chaque chef d’entreprise doit trouver les moyens requis pour pallier ces difficultés et garantir sa sécurité financière.
Ces parts de bénéfices ne génèrent pas aussi de droits pour la retraite. Elles n’offrent pas la possibilité au gérant d’avoir une assurance chômage. Elles ont ainsi des conséquences sur sa protection sur le long terme.
Tableau des avantages et inconvénients des dividendes perçus par un dirigeant
Avantages associés aux dividendes | Inconvénients liés à la perception de dividendes |
Montant flexible et élevé : il n’existe pas de limite légale sur le montant à distribuer, ce qui permet au chef d’entreprise d’avoir des gains importants en cas de bénéfices élevés. | Absence de protection sociale : les dividendes n’offrent ni couverture santé, ni droits à la retraite, ni assurance chômage |
Flexibilité de distribution : les montants peuvent être ajustés en fonction des performances économiques de l’entreprise. | Dépendance aux bénéfices : les dividendes ne sont possibles que si l’entreprise réalise des bénéfices distribuables et après approbation des comptes. |
Attractivité pour les investisseurs : la simplicité de distribution attire les investisseurs et augmente la valorisation de l’entreprise. | Charges sociales élevées au-delà d’un seuil : les prélèvements sociaux atteignent 17,2 %, et au-delà de 10 % du capital, ils sont soumis à des cotisations sociales supplémentaires. |
Optimisation fiscale possible : l’option pour la flat-tax (30 %) ou le barème progressif avec abattement de 40 %. | Non-déductibilité fiscale : contrairement aux salaires, les dividendes ne sont pas déductibles du résultat imposable, ce qui augmente l’imposition globale du dirigeant. |
Répartition simple et rapide : les dividendes permettent une redistribution directe des bénéfices aux actionnaires. | Risque de requalification fiscale : des dividendes excessifs par rapport à la rémunération peuvent être requalifiés en revenus soumis aux cotisations sociales. |
Impact sur la trésorerie : une distribution exagérée peut limiter la capacité d’investissement et affecter la pérennité financière. |
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Quelle fiscalité pour les dividendes ?
Les gains distribuables que perçoit un chef d’entreprise peuvent être soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à hauteur de 30 %.
Ce taux se compose des 12,8 % de l’IR et des 17,2 % des prélèvements sociaux. Les sommes sont directement prélevées à la source par la firme. Le dirigeant d’un groupe peut opter pour le barème progressif de l’IR.
Il profite ainsi d’un abattement de 40 % sur les profits reçus avant leur intégration à son revenu imposable. S’il préside une holding, il a la possibilité de bénéficier d’une exonération de 95 % sur les dividendes versés par les filiales grâce au régime des sociétés mères-filles.
Pour cela, il doit remplir certaines conditions, notamment s’assurer que les deux compagnies sont assujetties à l’IS.
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Comment choisir entre le salaire et les dividendes ?
Pour prendre de bonnes décisions et réduire ses taxes, tout chef d’entreprise doit tenir compte de nombreux paramètres comme sa situation.
En cas de doute, faites appel à un cabinet d’expert-comptable afin d’éviter des erreurs et de gagner du temps. Assurez-vous que votre prestataire est fiable et bénéficie d’une expérience significative dans ce titre d’arbitrage.
Critères à prendre en compte | Salaire | Dividendes |
Régime d’imposition de la structure | Soumis à des cotisations sociales, déductibles du bénéfice imposable de l’entreprise. | Imposition après paiement de l’impôt sur les sociétés, elle est en général moins élevée. |
Situation financière de l’entreprise | Charge déductible, idéal en cas de besoin de réinvestissement. | Ils peuvent être versés si l’entreprise a des bénéfices solides et une trésorerie suffisante. |
Situation personnelle du dirigeant | Source stable de revenus, avantageux pour ceux ayant des besoins financiers réguliers. | Flexibilité fiscale, mais moins de sécurité financière. |
Objectifs d’investissement | Sécurise une base financière stable pour faire face aux imprévus. . | Meilleure option pour accumuler des fonds pour réaliser des projets. |
Structure de l’actionnariat | Impact limité sur les autres actionnaires, charge fixe pour l’entreprise. | Peut-être une méthode efficace pour récupérer des bénéfices sans augmenter les charges sociales. |
Flexibilité face aux aléas économiques | Coût fixe, il doit être payé indépendamment des performances de l’entreprise. | Distribués selon les bénéfices, offrant plus de marge de manœuvre. |
Protection sociale | Bénéficie d’une couverture sociale complète, incluant retraite et assurance maladie. | Nécessite des assurances privées pour compenser le manque de protection sociale. |
Impact sur la trésorerie | Versement régulier qui peut contraindre la trésorerie mensuelle | Souvent versés annuellement ou semestriellement, ce qui offre plus de flexibilité en gestion des liquidités. |
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Conclusion
Le choix entre le salaire et les dividendes repose sur divers éléments comme la situation financière de la firme et celle du dirigeant. Cela dépend aussi des objectifs d’investissement du chef d’entreprise, des implications fiscales…
Certains gérants adoptent souvent une stratégie équilibrée qui consiste à combiner le salaire et les dividendes. Cette pratique permet d’avoir une base stable, des droits sociaux et d’optimiser sa fiscalité.
Quelle que soit votre décision, consultez toujours un professionnel et réévaluez votre méthode de rémunération en fonction de l’évolution de la société et de la législation en vigueur.
FAQ
Comment payer moins d’impôts sur les dividendes ?
Vous pouvez bénéficier d’un abattement de 40 % sur le montant brut des dividendes lors de la déclaration de vos revenus. Cela signifie que seulement 60 % des sommes reçues sont imposables.
Choisir le régime fiscal le plus avantageux entre le prélèvement forfaitaire unique (PFU) et l’intégration au barème progressif peut aussi optimiser votre charge fiscale.
Quel salaire se verser en SAS (Société par Actions Simplifiée) ?
Il dépend des critères comme les besoins personnels, la santé économique de l’entreprise et la protection sociale souhaitée.
Un salaire régulier offre une meilleure couverture sociale, mais entraîne des cotisations plus élevées. Les dividendes peuvent être plus avantageux sur le plan fiscal, surtout si la société génère des bénéfices importants.
Les sociétés C doivent-elles verser des dividendes ?
Non, la distribution des bénéfices dépend de la décision des actionnaires lors de l’assemblée générale.
Si la société réalise des bénéfices, elle peut choisir de réinvestir ces fonds dans l’entreprise plutôt que de les partager.
Est-ce que les dividendes comptent pour la retraite ?
Non, seuls les salaires et les cotisations sociales liées au travail salarié contribuent à la formation des droits à pension.
Les dividendes étant considérés comme des revenus passifs, ils n’affectent pas directement le montant de la retraite.
Puis-je déduire des dépenses de mes revenus de dividendes ?
Oui, vous pouvez déduire certaines dépenses du revenu brut de vos dividendes. Cela inclut notamment les frais liés à la gestion ou à l’achat d’actions.
Vous devez cependant conserver les preuves de ces opérations pour justifier leur déduction lors de la déclaration fiscale.