Risque de liquidité : définition, rendements, risques

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Bien appréhender le risque de liquidité permet de prendre de meilleures décisions financières, d’optimiser la gestion des actifs et de limiter les pertes en cas de difficultés à vendre rapidement. Ce guide analyse en détail ce qu’implique ce concept pour les entreprises et les investisseurs.
Sommaire de l'article

Risque de liquidité : Qu’est-ce que c’est ? Définition !

Le risque de liquidité désigne la probabilité ou la possibilité pour un acteur financier (entreprise, établissement financier, investisseur) de rencontrer des difficultés lors de la conversion rapide d’un actif en liquidités, sans perte de valeur significative, ou de ne pas être en mesure de faire face à des engagements à court terme.

Autrement dit, c’est le risque de ne pas pouvoir vendre facilement un actif au prix du marché, ou de ne pas disposer de suffisamment de ressources pour respecter ses obligations financières quand elles arrivent à échéance.

Risque de liquidité : enjeux et rentabilité

Le risque de liquidité joue un rôle important dans la gestion financière car il influence directement la sécurité des placements, la capacité à honorer une dette et la stabilité des institutions.

Plus un actif est liquide, plus il est facile à vendre sans perte majeure. Inversement, un actif peu liquide peut obliger à accepter une décote importante en cas de besoin urgent de liquidités.

Pour une entreprise, ce risque affecte la perception de sa solidité par les partenaires, impacte sa notation de crédit et influe sur le coût de financement.

Sur le plan des investissements, la rentabilité attendue peut être majorée pour compenser ce risque : la « prime de liquidité » vient alors s’ajouter au rendement exigé sur un actif moins liquide (immobilier, PME non cotée, œuvre d’art, etc.).

Les marchés financiers ajustent ainsi les rendements, entre titres très liquides (obligations d’État) et actifs moins facilement négociables.

Comment mesurer le risque de liquidité ?

Le risque de liquidité ne s’exprime pas par un ratio unique, mais plusieurs indicateurs sont employés pour l’évaluer selon le contexte :

  • • Le ratio de liquidité immédiate (Quick Ratio) : (Actifs liquides + Valeurs mobilières) / Dettes à court terme.
    Ce ratio indique la capacité de l’entreprise à couvrir immédiatement ses dettes de court terme sans vendre d’inventaire. Un ratio supérieur à 1 traduit une situation confortable.
  • • Le ratio de liquidité générale (ou Current Ratio) : Actifs courants / Passifs courants. Ce ratio mesure la solvabilité à court terme de l’entreprise.
  • • Le bid-ask spread sur les marchés financiers : c’est l’écart entre le prix d’achat et le prix de vente d’un actif. Un spread élevé indique une moindre liquidité.
  • • Le volume d’échanges : plus il est faible, plus la liquidité est limitée.

Au niveau des banques, des ratios réglementaires tels que le Liquidity Coverage Ratio (LCR) et le Net Stable Funding Ratio (NSFR) sont utilisés pour mesurer la capacité à faire face à des sorties de liquidités inattendues.

Quels sont les risques associés au risque de liquidité ?

Les principaux risques liés au manque de liquidité sont :

  • Impossibilité de céder un actif rapidement sans accepter une baisse importante de son prix, entraînant des pertes non prévues.
  • Pour une entreprise, incapacité à payer fournisseurs, salariés ou dettes à échéance, menant potentiellement à des défauts de paiement, voire à la faillite.
  • Pour une banque, risque de « bank run » (ruée bancaire) lorsqu’une perte de confiance pousse de nombreux clients à retirer leurs dépôts simultanément.
  • Effet de contagion sur les marchés : lorsqu’un actif devient illiquide dans un contexte de panique, cela peut entraîner d’autres difficultés sur l’ensemble du marché (ex : crise financière de 2008).

Exemple concret de risque de liquidité

Prenons le cas d’une société propriétaire de locaux commerciaux estimés à 5 millions d’euros sur son bilan. En cas de besoin urgent de liquidités (remboursement d’une dette immédiate), elle tente de vendre ces actifs.

Le marché immobilier est peu actif, et elle reçoit pour offre la plus intéressante un prix de 4 millions d’euros (décote de 20 %) pour une vente rapide.

La société doit alors arbitrer entre accepter une perte significative ou chercher à emprunter, ce qui peut s’avérer difficile dans ce contexte.

Cet exemple illustre comment le risque de liquidité peut générer un impact financier important sur la valeur d’un actif.

Dans le monde bancaire, lors de la crise des subprimes de 2007-2008, de nombreux titres adossés à des prêts immobiliers sont devenus très difficiles à vendre, même à prix cassé, piégeant les institutions détentrices qui ont été contraintes de les brader ou de déposer le bilan.

Termes liés ou complémentaires au risque de liquidité

  • Solvabilité
  • Crédit
  • Risque de marché
  • Risque opérationnel
  • Gestion de trésorerie
  • Liquidité des marchés
  • Valeur liquidative

En résumé

Le risque de liquidité concerne la capacité d’une entreprise, d’une institution financière ou d’un investisseur à faire face à ses besoins de liquidités sans subir de pertes significatives.

Il influe sur la gestion des placements, des actifs physiques ou financiers, et sur le fonctionnement des marchés.

Bien comprendre ce risque permet d’anticiper ses conséquences lors des décisions de gestion, de mesure des performances et de financement, et d’opter pour des stratégies adaptées pour limiter les pertes potentielles en cas de besoin imprévu de liquidités.

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