Obligation participative : définition, rendements, risques

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L’obligation participative est un outil de financement intermédiaire à la frontière entre dette classique et capital. Cet article vous aide à comprendre son fonctionnement, ses avantages, ses risques et son utilité pour les entreprises et les investisseurs.
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Sommaire de l'article

Face aux besoins de financement des entreprises et à la recherche de solutions équilibrées pour les investisseurs, l’obligation participative apparaît comme un instrument hybride intéressant.

Bien connaître ce terme permet de mieux évaluer les options de financement entre capital et dette, pour optimiser la gestion financière d’une société, sa structure de capital et l’attractivité pour les investisseurs.

Obligation participative : Qu’est-ce que c’est ? Définition !

L’obligation participative est un titre de créance émis par une entreprise, principalement non cotée, qui se distingue par une rémunération combinant un intérêt fixe (comme pour une obligation classique) et un intérêt variable indexé sur les performances de l’entreprise (généralement le chiffre d’affaires, le bénéfice, ou l’excédent brut d’exploitation).

Elle est contractuellement définie sur une durée déterminée, à l’issue de laquelle le principal est remboursé.

Apparue en France dans les années 1980, l’obligation participative fait partie des financements dits « mezzanine », positionnés entre la dette bancaire traditionnelle et les fonds propres en raison du partage du risque et d’une partie du fruit de la croissance de l’entreprise avec l’investisseur.

Enjeux et rentabilité d’une obligation participative

Ce type d’obligation présente un double enjeu :

  • Pour l’entreprise émettrice : diversifier ses sources de financement, ajuster le service de la dette à sa capacité bénéficiaire réelle et limiter la dilution du capital, contrairement à une levée de fonds en actions.
  • Pour l’investisseur : obtenir un rendement supérieur à celui d’une obligation ordinaire, car il bénéficie d’un coupon fixe et d’un complément lié à la réussite de l’entreprise. Cela permet ainsi de participer, dans une certaine mesure, à la croissance de la société, sans en devenir actionnaire.

La rentabilité d’une obligation participative dépend donc à la fois du taux d’intérêt fixe prévu contractuellement et de la performance économique réalisée par l’entreprise au cours de la période.

Quels sont les risques d’une obligation participative ?

Bien que l’obligation participative soit considérée comme moins risquée que les actions (le remboursement du principal étant prioritaire sur le paiement des dividendes), plusieurs risques demeurent :

  • Risque de crédit ou de défaut : L’entreprise pourrait ne pas être en mesure de rembourser le capital à l’échéance ou de servir les coupons.
  • Risque de sous-performance : Si l’activité de l’entreprise ne croît pas selon les attentes, la partie variable de la rémunération peut s’avérer nulle ou peu significative.
  • Risque de liquidité : Ce type d’obligation, souvent non coté, se revend difficilement sur le marché secondaire, ce qui peut limiter la capacité à récupérer son investissement avant l’échéance.
  • Risque contractuel : Complexité des clauses d’indexation ou de performance, risque d’interprétation ou d’application selon les modalités prévues dans le contrat d’émission.

Exemple concret d’une obligation participative

Une PME souhaite lever des fonds pour financer sa croissance, sans diluer son capital. Elle émet des obligations participatives à hauteur de 1 million d’euros, pour une durée de 7 ans.

Le contrat prévoit :

  • Un intérêt fixe de 3 % par an (soit 30 000 euros par an au total).
  • Un intérêt variable équivalant à 1 % du chiffre d’affaires annuel, versé en complément chaque année.

Si l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros la première année, le coupon total versé aux investisseurs pour cette année sera :

– Intérêt fixe : 30 000 euros
– Intérêt variable : 12 000 € (1 % de 12 M €)

Soit 42 000 euros au total pour l’année, répartis au prorata entres les obligataires. Si le chiffre d’affaires évolue favorablement, la rémunération variable augmente, reflétant une meilleure performance de l’entreprise.

Termes liés ou complémentaires à l’obligation participative

  • Obligation classique : Titre de créance standard, rémunéré uniquement par un taux fixe ou variable indépendamment de la performance du débiteur.
  • Obligation convertible : Obligation pouvant être transformée en actions selon certaines conditions.
  • Dette mezzanine : Financement intermédiaire entre les fonds propres et la dette, pouvant inclure des obligations participatives avec ou sans bons de souscription d’actions.
  • Actions : Titres de propriété donnant droit à une part des bénéfices sous forme de dividendes et à un droit de vote en assemblée générale.
  • Coupon : Intérêt ou rémunération versé au porteur d’une obligation.
  • Subordination : Niveau de priorité ou d’antériorité du remboursement d’une dette par rapport à d’autres créanciers.

En résumé

L’obligation participative constitue une solution de financement hybride, attractive tant pour les entreprises cherchant à lever des fonds sans trop diluer leur capital que pour les investisseurs intéressés par l’équilibre rentabilité/risque.

Elle permet d’aligner partiellement l’intérêt des créanciers sur la performance de l’entreprise, tout en offrant une meilleure visibilité que les actions classiques sur le remboursement du capital.

Sa mise en place suppose toutefois une analyse approfondie des modalités contractuelles, ainsi qu’une évaluation des risques liés à la dépendance de la rémunération aux résultats de l’émetteur.

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