Les groupements forestiers représentent une forme d’investissement qui continue de séduire les investisseurs français et internationaux grâce à ses multiples atouts, mais elle comporte également des inconvénients qu’il est crucial de bien comprendre avant de se lancer.
Au sein de cet article nous vous proposons d’explorer de manière détaillée des groupements forestiers, de leur définition aux différents types existants, en passant par les avantages et les inconvénients de ce type d’investissement. Et vous pourrez voir que cela peut être un bon moyen de placer son argent avec des valeurs environnementales un peu plus élevées qu’investir en private equity par exemple.
Nous commencerons par définir ce qu’est un groupement forestier et aborderons les différents types de groupements, tels que le Groupement Forestier d’Investissement (que vous pourrez également trouvé sous le sigle “GFI”), le Groupement Forestier Familial, et d’autres encore, chacun ayant ses spécificités et ses objectifs propres.
Ensuite, nous examinerons les caractéristiques communes à tous ces groupements, ce qui vous permettra de mieux comprendre leur fonctionnement global.
Puis, nous nous pencherons sur les avantages d’un investissement en groupement forestier. Nous verrons comment ce type d’investissement peut offrir des avantages fiscaux intéressants, générer des revenus d’exploitation, diversifier votre patrimoine avec un actif en hausse, et contribuer à la protection de l’environnement.
Enfin, nous aborderons les inconvénients de l’investissement dans un groupement forestier. Nous évoquerons des aspects tels que la faible liquidité de cet investissement à long terme (si vous recherchez à placer de l’argent sur du court terme avec un haut rendement, c’est plutôt ici que cela se passe), les revenus souvent modestes et exposés aux risques naturels, les contraintes administratives liées aux avantages fiscaux, ainsi que les frais de gestion et les risques de marché.
Qu’est-ce qu’un groupement forestier ?
Commençons par définir ce qu’est un groupement forestier ainsi que les différents types existants.
Définition
Un groupement forestier est une société civile spécialisée dans la gestion et l’exploitation de forêts.
Ainsi, un groupement forestier est une structure juridique, constituée sous forme de société civile pour une durée maximale de 99 ans, dont l’objectif principal est l’acquisition, la gestion, l’exploitation et la conservation de massifs forestiers.
Créé par décret le 30 décembre 1954, le groupement forestier vise à favoriser le reboisement, l’amélioration et la préservation des forêts en France.
Les principales caractéristiques d’un groupement forestier sont :
- Son capital est divisé en parts sociales non négociables.
- Il permet à plusieurs investisseurs de devenir copropriétaires d’un patrimoine forestier.
- Sa gestion est confiée à des professionnels spécialisés.
- Il bénéficie d’avantages fiscaux spécifiques.
- Son activité est principalement liée à l’exploitation forestière (sylviculture, vente de bois, etc.).
Les groupements forestiers offrent ainsi aux particuliers la possibilité d’investir dans la forêt de manière indirecte, en mutualisant les coûts et les risques liés à la gestion forestière.
Les différents types de groupement forestier
1. Groupement Forestier d’Investissement (GFI)
Les GFIs sont destinés aux investisseurs cherchant à diversifier leur patrimoine par l’acquisition de forêts.
Ils offrent une meilleure liquidité que les groupements forestiers classiques et sont constitués et gérés par des sociétés de gestion agréées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Les GFIs permettent une gestion optimisée et professionnelle des investissements forestiers.
2. Groupement Forestier Familial
Ce type de groupement est conçu pour gérer et transmettre un patrimoine forestier familial tout en évitant le morcellement des forêts lors des successions.
Les parts sociales sont distribuées aux ayants droit, favorisant une répartition équitable et sensibilisant les héritiers à la gestion sylvicole. C’est le type de groupement le plus répandu.
3. Groupement Forestier de Gestion
Les groupements forestiers de gestion se concentrent sur l’exploitation professionnelle des forêts.
Ils peuvent regrouper plusieurs propriétaires pour une gestion commune, optimisant ainsi les ressources et les efforts pour une exploitation durable et efficace des parcelles forestières.
4. Groupement Forestier à Vocation Environnementale
Ces groupements sont orientés vers la conservation et la protection de la biodiversité.
Ils peuvent bénéficier d’avantages fiscaux liés à la préservation de l’environnement, encouragés par des politiques de gestion durable et de protection des écosystèmes forestiers.
5. Groupement Forestier Mutuel
Les groupements forestiers mutuels regroupent des propriétaires forestiers pour mutualiser les coûts et les risques liés à la gestion des forêts.
Cette approche collective permet de partager les responsabilités et les bénéfices de manière équitable, tout en renforçant la résilience face aux aléas naturels et économiques.
6. Groupement Forestier d’Accueil
Ce type de groupement est axé sur l’ouverture des forêts au public et le développement d’activités récréatives.
Il combine exploitation forestière et tourisme vert, offrant ainsi des opportunités pour la valorisation touristique des forêts tout en sensibilisant le public à l’importance de la gestion durable des ressources forestières.
7. Groupement Forestier de Reboisement
Les groupements forestiers de reboisement facilitent la reforestation de terres agricoles ou de friches et la reconstitution de forêts dégradées.
Ils peuvent bénéficier d’aides pour atteindre une superficie suffisante, permettant ainsi de restaurer des écosystèmes forestiers après des perturbations telles que des tempêtes ou des incendies.
8. Groupement Forestier de Transformation
Ces groupements concernent des sociétés possédant des forêts et qui se transforment en groupements forestiers pour des raisons fiscales et économiques.
Ils offrent une structure plus flexible pour la gestion et l’exploitation des ressources forestières.
Caractéristiques Communes
Tous les types de groupements forestiers partagent certaines caractéristiques :
- Ils sont constitués sous forme de sociétés civiles, généralement pour une durée de 99 ans.
- Ils ne sont pas assujettis à l’impôt sur les sociétés.
- Ils offrent des avantages fiscaux, tels que des abattements sur l’IFI et des dispositifs de transmission avantageux.
- Ils exigent l’application d’un Document de gestion durable pendant 30 ans pour bénéficier de certains avantages fiscaux.
- La rédaction des statuts est cruciale pour définir les modalités de cession de parts et de retrait des associés.
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Avantages et inconvénients d’un groupement forestier
Intéressons nous désormais aux avantages mais également aux limites d’un investissement dans un groupement forestier.
Les avantages d’un groupement forestier
Investir dans un groupement forestier présente plusieurs avantages significatifs.
Un avantage fiscal intéressant
Les investissements dans les groupements forestiers peuvent donner droit à une réduction d’impôt sur le revenu allant jusqu’à 18 % du montant investi, dans la limite de certains plafonds.
Par exemple, pour un investissement de 10 000 euros, cela peut représenter une réduction d’impôt de 1 800 euros. De plus, les parts de groupements forestiers bénéficient d’une exonération partielle de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) à hauteur de 75 % de leur valeur.
Par conséquent, si la valeur de vos parts est de 100 000 euros, seuls 25 000 euros seront pris en compte pour le calcul de l’IFI.
En outre, les parts de groupements forestiers peuvent être exonérées de droits de succession à hauteur de 75 % de leur valeur, sous certaines conditions. Cela signifie qu’en cas de transmission, si les parts valent 200 000 euros, 150 000 euros seront exonérés de droits de succession.
Des revenus d’exploitation
Ensuite, les groupements forestiers permettent de percevoir des revenus réguliers issus de l’exploitation forestière, notamment la vente de bois.
Par exemple, un hectare de forêt peut générer un revenu annuel moyen de 150 à 200 euros grâce à la vente de bois. Ces revenus, bien que variables, peuvent constituer un complément de revenu appréciable pour les investisseurs.
Diversifier son patrimoine avec un actif en hausse
L’investissement forestier offre également l’avantage de diversifier son patrimoine.
En incluant un actif tangible et durable comme la forêt dans son portefeuille, un investisseur peut réduire sa dépendance aux marchés financiers traditionnels, souvent plus volatils.
Cette diversification est particulièrement bénéfique dans un contexte économique incertain, car elle permet de répartir les risques.
De plus, les forêts ont tendance à prendre de la valeur sur le long terme. Cette valorisation à long terme offre une protection contre l’inflation et une potentielle appréciation du capital investi.
Par exemple, la valeur des terres forestières en France a augmenté de 3 % en moyenne par an au cours des dernières décennies.
Ainsi, un investissement initial de 50 000 euros pourrait valoir plus de 67 000 euros après 10 ans, en tenant compte de cette appréciation.
Investir dans la protection de l’environnement
Enfin, investir dans des forêts contribue à la préservation de l’environnement, à la lutte contre le changement climatique et à la conservation de la biodiversité.
Les forêts jouent un rôle crucial dans la capture du dioxyde de carbone et la régulation du climat. En soutenant des initiatives de gestion durable des forêts, les investisseurs participent activement à ces efforts environnementaux.
Par exemple, un hectare de forêt peut capturer jusqu’à 12 tonnes de CO2 par an, ce qui équivaut à la compensation des émissions annuelles de carbone de plusieurs voitures.
Vous l’aurez compris, investir dans un groupement forestier est bien plus impliquant pour l’environnement que d’investir en DCA sur ETF.
Les inconvénients d’investir dans un groupement forestier
Bien que les groupements forestiers présentent de nombreux avantages, il existe aussi certains inconvénients à prendre en compte avant d’investir.
Un investissement long terme peu liquide
Tout d’abord, l’investissement en groupement forestier est généralement un engagement à long terme.
Il peut être difficile de revendre ses parts rapidement en cas de besoin, ce qui peut poser problème en cas de nécessité de liquidités immédiates.
Par exemple, il n’est pas rare qu’il faille attendre plusieurs mois, voire plus d’un an, pour trouver un acheteur intéressé par des parts de groupement forestier.
Des revenus peu élevés et exposés aux risques naturels
Ensuite, les revenus générés par l’exploitation forestière sont souvent modestes et irréguliers. La rentabilité se fait principalement sur le très long terme.
En effet, le revenu annuel moyen d’un hectare de forêt peut varier entre 150 et 200 euros, ce qui n’est pas toujours suffisant pour assurer un rendement élevé à court terme.
De plus, les forêts sont exposées à des risques naturels tels que les incendies, les tempêtes, les maladies ou les parasites, qui peuvent affecter la valeur de l’investissement.
Par exemple, un incendie majeur peut détruire plusieurs hectares de forêt, réduisant considérablement la rentabilité et nécessitant des années de reconstitution.
Des avantages fiscaux très administrés
Les avantages fiscaux des groupements forestiers, bien que très attractifs, sont soumis à des conditions strictes.
Par exemple, pour bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu de 18 %, l’investisseur doit maintenir son investissement pendant plusieurs années.
Si ces conditions ne sont pas respectées, les avantages fiscaux peuvent être remis en cause, entraînant une complexité fiscale.
Par ailleurs, en tant qu’investisseur dans un groupement, vous n’avez pas de contrôle direct sur la gestion de la forêt. La gestion est confiée à des professionnels, ce qui peut être rassurant mais peut aussi limiter votre influence sur les décisions prises.
Des frais et un risque de marchés
Les frais de gestion du groupement peuvent réduire la rentabilité globale de l’investissement. Par exemple, des frais annuels de gestion peuvent représenter 1 à 2 % de la valeur de l’investissement, impactant ainsi les bénéfices nets.
De plus, la rentabilité dépend en partie des fluctuations du marché du bois, qui peuvent être imprévisibles.
Si les prix du bois chutent, les revenus issus de la vente de bois diminueront également, affectant le rendement global de l’investissement.
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