La vente à découvert en bourse (short selling) permet de profiter de la baisse des marchés pour équilibrer ou accroître la valeur d’un portefeuille.
Elle vous expose cependant à des pertes illimitées, clôtures forcées de position et appels de marge conséquents.
Est-ce toujours rentable de vendre à découvert en bourse en 2026 ? Quelles erreurs éviter pour en tirer profit ?
À travers ce guide, découvrez comment cette technique fonctionne, ses avantages, ses limites et des conseils pour mieux l’utiliser.
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Comment fonctionne une vente à découvert ?
Dans une vente à découvert (VAD), vous cédez des titres que vous ne possédez pas encore. Pour cela, contactez un courtier fiable pour les emprunter.
Vous pouvez également les avoir auprès d’un investisseur qui souhaite faire face à un besoin urgent de liquidités.
Dès que vous recevez les actifs sur votre portefeuille, vous devez aussitôt les vendre au prix actuel du marché.
Le montant de la transaction est transféré sur votre compte. Vous devez ensuite racheter les mêmes titres pour les rendre au prêteur.
Vous réalisez donc du bénéfice quand le coût des actions baisse entre la vente et le rachat. Si la valeur des titres augmente, vous enregistrez plutôt une perte.
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Bon à savoir !
La durée de remboursement des titres empruntés est de 72 heures. Elle peut toutefois être revue en fonction des clauses du contrat.
Pour sécuriser leur transaction, beaucoup de prêteurs exigent le dépôt de garantie (collatéral) qui couvre la valeur des actifs prêtés.
À l’image d’un crédit immobilier ou de consommation, le prêt des titres en bourse engendre souvent des intérêts.
Quels sont les avantages d’une opération de short selling ?
La vente à découvert vous offre l’opportunité de générer des gains, même quand le marché boursier chute de façon soudaine.
Les profits obtenus peuvent servir à financer de nouveaux projets tels que l’achat d’un bien immobilier, le règlement des frais de formation…
Avec une opération de short selling, vous protégez votre portefeuille sur une courte durée contre les corrections brutales.
Cette stratégie de trading vous aide par conséquent à compenser les pertes potentielles sur des positions longues.
Elle favorise la liquidité des titres, car elle élargit le champ de négociation aux vendeurs qui ne les détiennent pas.
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Bon à savoir !
La vente à découvert s’utilise à la fois pour spéculer et assurer la protection d’un portefeuille contre les baisses des actifs ou du marché.
Elle soutient la diversification des méthodes de gestion de risque, surtout en période de forte volatilité ou de correction brutale.
Quels sont les risques d’une vente à découvert en bourse ?
Vendre à découvert en bourse vous expose à des pertes financières illimitées, car le prix d’un actif est susceptible d’augmenter sans aucune limite.
Quand l’évolution d’une position short est défavorable, un courtier peut exiger un apport immédiat de liquidités. Cette requête contribue à alourdir vos pertes.
Une opération de short selling implique également des frais souvent plus élevés que ceux d’un achat de titres classique.
Elle engendre ainsi des commissions de courtage et des intérêts sur votre marge qui réduisent la rentabilité de votre investissement.
En l’absence d’un contrat approuvé par les deux parties, le prêteur est capable de demander la restitution de ses titres à tout moment.
Cela vous oblige à racheter les actions dans l’urgence (clôture forcée), même quand les coûts des actifs prêtés baissent.
Conséquent, votre déficit vous expose à un risque de surendettement si vous ne possédez pas une épargne de précaution.
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Bon à savoir !
Les autorités boursières ont la capacité de suspendre la cotation d’une action si elles jugent que son prix chute trop vite.
Dans ce cas, vous ne clôturez pas votre position et vous risquez de perdre vos gains potentiels à la réouverture.
Quelles mesures respecte une vente à découvert ?
Selon l’AMF (Autorité des marchés financiers), seules les actions négociées sur des marchés équipés du Service de Règlement Différé (SRD) peuvent être vendues à découvert.
Toute opération de short selling sans emprunt préalable des titres est proscrite sauf pendant les trois jours de livraison. Cette mesure vise à garantir la bonne tenue du marché.
Chaque courtier doit posséder au moins 60 % des actifs prêtés au vendeur pour prévenir de potentielles défaillances de livraison.
D’après le règlement européen, toute position courte nette doit être déclarée à l’AMF dès qu’elle atteint 0,2 % du capital de la société concernée.
L’investisseur ou l’entité doit rendre publique cette position à partir du moment où elle est sous le seuil de 0,5 % du capital de l’entreprise émettrice.
L’AMF a la capacité d’interdire ou de limiter une vente à découvert sur des titres en période de crise afin de préserver la stabilité du marché.
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Quelles sont les étapes pour vendre à découvert en bourse ?
Les étapes d’une vente à découvert comprennent l’ouverture d’un compte, le choix des titres éligibles et le passage d’un ordre.
Elles incluent le suivi de la position courte, le rachat des titres, la restitution des actifs et le paiement des frais.
Faites confiance au bon courtier en ligne
Pour sécuriser votre transaction et garantir la protection de vos données personnelles, préférez un acteur qui détient un agrément délivré par l’AMF ou l’ACPR.
Le courtier doit faciliter l’accès aux produits financiers que vous souhaitez négocier à l’image des actions, obligations, ETF, produits dérivés…
Assurez-vous que ses frais sont compétitifs et qu’il met à votre disposition des outils professionnels pour le suivi de vos positions.
Vous avez par exemple besoin des graphiques d’analyse, screeners et alertes personnalisées pour ne manquer aucune information.
Nous recommandons de prioriser un courtier avec une plateforme intuitive, responsive et une application mobile native.
En plus d’être réactif, son service client doit être multicanal (courriel, téléphone, chat en direct) et constitué de conseillers compétents.
Faites confiance à un intermédiaire qui bénéficie d’une excellente réputation et simplifie la réalisation d’une vente à découvert.
Choisissez un prestataire auprès duquel l’ouverture d’un compte titres ordinaire (CTO) ou d’un compte sur marge est souple et rapide.
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Bon à savoir !
Un trader est par ailleurs capable de vendre à découvert avec un compte dédié ouvert dans une banque qui propose un SRD et qui applique des tarifs compétitifs.
Ouvrez un compte titres ordinaire ou un compte sur marge
Pour ouvrir un compte dédié à une VAD auprès d’une banque ou d’un courtier, constituez un dossier complet qui comprend :
- une déclaration sur l’origine des fonds,
- un justificatif de domicile de moins de trois mois,
- une pièce d’identité valide (passeport, carte d’identité…).
Vous devez remplir un questionnaire pour faciliter l’évaluation de vos connaissances et de votre expérience en matière d’investissement.
Cela donne la possibilité au prestataire de connaître votre profil d’investisseur et de vous proposer les services adaptés.
Vous devez rédiger une demande d’activation du SRD et accepter les conditions générales de l’opérateur ou de l’établissement bancaire.
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Bon à savoir !
En France, la vente à découvert en bourse est interdite avec tous les types de Plans d’épargne en actions (PEA).
Choisissez des titres éligibles pour les emprunter
Pour être vendu à découvert, un titre doit être coté sur un marché réglementé (Euronext Paris) et éligible au SRD.
Il doit aussi être accessible à travers un compte titres ordinaire ou un compte sur marge ouvert auprès d’un opérateur agréé.
Nous vous proposons dans le tableau suivant des actifs qui remplissent les conditions d’éligibilité d’une opération de short selling.
| Code ISIN | Nom de l’action | Symbole |
| FR0000120404 | Accor | AC |
| FR0010340141 | Aéroports de Paris (ADP) | ADP |
| FR0000031122 | Air France-KLM | AF |
| FR0000120073 | Air Liquide | AI |
| NL0000235190 | Airbus | AIR |
| FR0000121972 | Alstom | ALO |
| FR0000121014 | Amundi | AMUN |
| FR0000120644 | ArcelorMittal | MT |
| FR0000045072 | AXA | CS |
| FR0000120537 | BNP Paribas | BNP |
| FR0000125338 | Bouygues | EN |
| FR0000121972 | Capgemini | CAP |
| FR0000031122 | Crédit Agricole | ACA |
| FR0000073272 | Danone | BN |
| FR0000120644 | Dassault Systèmes | DSY |
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Bon à savoir !
En plus des critères d’éligibilité connus, privilégiez des titres dont les cours vont baisser à la suite de résultats décevants.
Faites une analyse technique pour détecter des signaux de retournement et choisissez des actifs exposés à des risques conjoncturels ou réglementaires.
Passez votre ordre de vente à découvert et suivez votre position short
Pour passer un ordre, accédez à votre compte, choisissez les titres et renseignez les informations suivantes :
- type d’ordre (VAD),
- quantité d’actifs à vendre,
- durée de l’opération de short selling…
Vous devez également suivre l’évolution du cours des titres mis en vente afin d’éviter des pertes considérables.
Pour cela, analysez les graphiques en temps réel avec les indicateurs techniques (RSI, MACD…).
Programmez des alertes de seuil et activez des « notifications push » depuis votre application mobile pour être averti en cas de variation brutale du prix de l’actif.
Surveillez les appels de marge éventuels si les cours augmentent et préparez votre achat pour clôturer votre position.
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Rachetez et restituez les titres au prêteur
Dès que votre objectif est atteint (baisse du cours, couverture réalisée…), rachetez les titres au prix actuel du marché.
Contactez ensuite votre courtier pour rendre les actifs au prêteur dans les délais de livraison prévus afin d’éviter tout litige.
Vous devez payer les intérêts et les autres frais associés à votre opération de vente à découvert pour respecter vos engagements.
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Bon à savoir !
La différence entre le prix de vente initial et celui de rachat des actions correspond à votre gain ou à votre perte.
Pour connaître la rentabilité de votre investissement, incluez également tous les dépenses liées à votre opération de short selling.

Banque ou courtier en ligne : où ouvrir son compte titres SRD ?
Le choix du meilleur prestataire auprès duquel ouvrir un compte titres ordinaire ou un compte sur marge dépend de vos préférences et objectifs.
Les critères à considérer incluent également les frais appliqués, la qualité des prestations fournies et la facilité de mise en place d’une VAD.
Quand privilégier une banque ?
L’utilisation d’une institution bancaire constitue une bonne solution pour effectuer une vente à découvert en bourse quand vous souhaitez :
- profiter d’une gestion patrimoniale intégrée,
- bénéficier d’une sécurité et d’une stabilité renforcées,
- accéder à des offres de crédit et à des marges personnalisées,
- tirer profit d’un service client expert et d’un accompagnement proactif.
Avec un établissement financier adapté, vous avez aussi accès à des marchés et produits complexes qu’un courtier ne peut pas toujours vous offrir.
Top 4 des meilleures banques adaptées à une VAD
| Nom de la banque | Principaux frais SRD (%) | Avantages principaux |
| BoursoBank | Autour de 8,3 % par an sur une position SRD | Frais de courtage compétitifs, interface simple, gestion en ligne complète |
| BNP Paribas | Taux de financement autour de 8 % par an | Large gamme de services et accompagnement, réseau physique dense |
| Société Générale | Taux de financement situé entre 8 % et 9 % | Offre complète, forte expertise boursière, accès international |
| Fortuneo | Pas de frais de report sur certaines offres SRD | Banque en ligne avec des frais réduits, plateforme ergonomique |
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Quand choisir un courtier en ligne ?
L’adoption d’un courtier en ligne représente une excellente solution pour réaliser une opération de short selling quand vous voulez :
- profiter de frais plus compétitifs,
- avoir un accès rapide et simplifié à une VAD,
- utiliser une plateforme de trading complète et performante.
Avec ce type d’opérateur, vous bénéficiez d’une flexibilité totale et pouvez vendre à découvert des produits sur des marchés internationaux.
Top 4 des meilleurs courtiers en ligne qui autorisent des VAD
| Courtier | Régulation | Frais de courtage | Plateforme | Avantages principaux |
| Interactive Brokers | SEC (USA), AMF (France), FINRA | 0,628 % à 1 % pour l’emprunt des titres 0,005 € par action (minimum 1 €, maximum 1 % du montant de la transaction) pour la commission | Trader Workstation (TWS) | Large gamme d’instruments et marchés, outils d’analyse avancés |
| DEGIRO | AMF (France), AFM (Pays-Bas) | Entre 1,00 % et 2,00 % par an selon les catégories des titres | Plateforme web et mobile | Frais bas, accès aux marchés internationaux, facilité de VAD |
| Moomoo | SEC (USA), FINRA | 0 % de commission sur le trading des actions De 1,5 à 2 % pour les conversions de devise | Plateforme intuitive | Ouverture de compte dédié rapide, outils d’analyse performants |
| Robinhood | SEC (USA), FINRA | 0 % de commission sur les ventes De 0,25 % à 0,41 % pour l’emprunt des titres 6,75 % éventuelle pour une marge standard | Application mobile native et site web responsive | Simplicité d’usage, trading social et mobile-friendly |
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8 questions à se poser avant d’ouvrir une position short
La réalisation d’une vente à découvert ne requiert pas seulement des titres éligibles et la connaissance de votre profil.
Voici huit autres questions à se poser avant d’ouvrir une position short afin de maximiser ses profits et sécuriser son capital.
Avez-vous bien analysé la tendance baissière probable du titre ?
Votre conviction baissière doit reposer sur l’étude d’indicateurs comme une rupture de supports, les moyennes mobiles et les volumes vendeurs croissants.
L’analyse fondamentale doit confirmer cette perception avec des résultats trimestriels décevants, des guidances revues à la baisse ou une détérioration des marges.
Les facteurs négatifs identifiables doivent renforcer votre thèse (perte de contrats majeurs, problèmes réglementaires, concurrence élevée).
Une opinion solide découle en effet de la convergence de multiples signaux techniques et non pas d’une simple intuition.
Pouvez-vous accéder aux titres à emprunter pour la vente à découvert ?
Demandez une confirmation écrite de disponibilité des titres auprès de votre courtier pour éviter les mauvaises surprises au moment de l’exécution.
L’accessibilité des actifs varie en fonction de l’offre et de la demande d’emprunt sur le marché. Quand ils sont très shortés, de multiples actions deviennent difficiles ou impossibles à emprunter.
Le courtier est également en mesure de refuser l’ouverture d’une position si son stock de titres empruntables est épuisé.
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Quel est le coût total de la location des titres ?
Le taux d’emprunt annuel varie souvent entre 0,5 % et 5 % pour les titres liquides, mais peut atteindre 20 % ou 50 % sur des actifs difficiles à emprunter.
Calculez le coût journalier exact de votre location grâce à la formule suivante : (taux annuel × valeur position) /360 jours.
Ajoutez à cette somme les frais de courtage à l’ouverture et à la clôture de votre position au moment du rachat des titres.
Les coûts de financement s’accumulent chaque jour tant que la position reste ouverte et réduisent de manière progressive votre rentabilité potentielle.
À titre d’exemple, sur une position de trois mois avec 3 % de taux, vous perdez déjà 0,75 % en frais d’emprunt.
Avez-vous la possibilité de mettre en place un stop loss ?
Définissez votre perte maximale acceptable (entre 5 % et 10 % du capital) avant d’ouvrir la position short.
Vérifiez que vous êtes autorisé à placer un stop loss automatique au-dessus d’une résistance ou d’un seuil psychologique.
Calculez la taille de la position compatible avec votre stop. Pour un stop loss à +8 % et un risque de 2000 €, votre position doit être par exemple de 25 000 €.
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Quels sont les risques spécifiques de votre opération de short selling ?
Analysez le niveau d’intérêt à découvert actuel (short interest ratio) en utilisant les données officielles du marché. Un short interest supérieur à 10 % du flottant signale un risque élevé de short squeeze.
Identifiez les précurseurs d’une hausse brutale tels que des annonces de résultats imminentes, rumeurs de rachat, actualités sectorielles positives…
Bon à savoir !
Un short squeeze se déclenche souvent quand les vendeurs à découvert paniquent et rachètent en masse les titres.
Avez-vous prévu la durée de votre position et votre timing de sortie ?
Vous devez définir votre horizon de sortie maximal (une semaine, un mois, un trimestre) en fonction des indicateurs baissiers anticipés.
Identifiez les événements calendaires susceptibles de déclencher tout retrait comme les publications de résultats, les assemblées générales, les dates de détachement de dividende.
Privilégiez une durée courte et une sortie progressive (50 % de la position à l’atteinte du premier objectif et solde au moment de la clôture).
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Avez-vous un plan pour gérer un risque de volatilité soudaine ?
Les gaps de prix à l’ouverture sont susceptibles de faire sauter votre stop loss avec un slippage conséquent.
Les titres peu liquides présentent en général des écarts bid-ask larges aggravant vos coûts d’entrée et sortie.
En cas de nouvelles hors séances, votre position peut subir des pertes massives sans possibilité de sortie immédiate.
Privilégiez donc des titres avec volumes quotidiens élevés (minimum 500k€) pour assurer une exécution correcte.
Nous recommandons d’éviter des positions courtes avant les publications de résultats ou d’événements susceptibles de créer une volatilité explosive.
Votre plan de gestion intègre-t-il la couverture de vos pertes éventuelles ?
Calculez l’appel de marge potentiel quand le cours du titre augmente de 20 %, 30 % ou 50 % contre vous afin d’anticiper une clôture forcée.
Il faut avoir une réserve de précaution qui représente au minimum 50 % de la valeur de votre position courte.
Incluez dans votre budget une garantie, car votre courtier peut l’exiger en cas de mouvement défavorable brutal.
Prévoyez les scénarios catastrophes et leur impact sur votre situation financière globale pour mesurer votre capacité à gérer les pertes.
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Quelles sont les alternatives intéressantes à une vente à découvert en bourse ?
| Alternative | Risque maximal | Coût typique | Durée minimale ou optimale | Avantages particuliers | Commentaires |
| Options Put | Perte limitée à la prime payée | Prime variable selon la volatilité (de 1 à 5 % du sous-jacent) + commissions | De 1 à 3 mois | Protection contre les pertes illimitées, grande flexibilité sur les échéances et prix d’exercice | Droit d’acheter le sous-jacent à un prix fixé, limite la perte |
| ETFs Inverses | Perte limitée au capital investi | De 0,6 % à 1,2 % pour des frais annuels | Court terme (idéal de 1 à 3 mois) | Simplicité d’utilisation, liquidité considérable, pas besoin d’emprunter des titres | Fonds qui inverse la performance d’un indice ou secteur |
| Couverture par produits dérivés (futures, swaps) | Risque contrôlé avec la marge | Frais de courtage + coût de marge | Court à moyen terme | Hedge élaboré, possibilité de couverture précise du portefeuille | Utilisation de produits dérivés pour compenser les pertes des positions longues |
| Vente à découvert couverte | Risque réduit par corrélation | Frais d’emprunt + commissions | Selon votre stratégie | Réduction des risques à travers la diversification ou des positions corrélées | Vente à découvert associée à une position longue dans un actif corrélé |
| Produits structurés à capital partiellement garanti | Perte limitée au risque de marché | De 1 à 3 % pour des frais d’entrée De 0,5 à 1 % pour des frais annuels | Moyen à long terme | Protection partielle du capital, rendement adapté à la baisse de marché | Produits financiers qui combinent une garantie et un rendement lié à la baisse |
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Cas pratique : Thomas a vendu à découvert l’action Tesla
Thomas est un investisseur actif depuis 5 ans qui détient un portefeuille de 80 000 € sur un compte titres ordinaire ouvert chez DEGIRO.
En janvier 2026, il estime que l’action Tesla (TSLA) est surévaluée après plusieurs trimestres de résultats mitigés et décide de vendre à découvert.
- Nombre d’actions vendues : 400
- Taux d’emprunt annuel sur titres : 2 %
- Valeur totale de la position : 100 000 €
- Prix de l’action au moment de la vente : 250 €
- Marge initiale exigée par le courtier : 50 % (soit un dépôt de 50 000 €)
Scénario 1 : la stratégie fonctionne parfaitement
Deux semaines plus tard, les marchés chutent à cause d’un rappel massif de véhicules électriques.
Le cours de l’action Tesla tombe à 210 €.
- Commissions de courtage aller-retour : 40 €
- Thomas rachète les 400 actions pour : 400 × 210 € = 84 000 €
- Bénéfice brut : 100 000 € (vente) – 84 000 € (rachat) = 16 000 €
- Frais totaux : intérêts d’emprunt (2 % × 100 000 € × 15/360) = 83 €
Les gains de Thomas s’élèvent à 15 877 €, soit +31 % sur la marge déposée en deux semaines. Ravi, il clôture sa position parce qu’il a profité d’une baisse de 16 % du cours sans posséder les actions.
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Scénario 2 : la même opération, mais qui se solde par une perte
Un mois plus tard, Thomas renouvelle l’expérience sur Nvidia (NVDA) qu’il estime cette fois « trop chère ».
- Cours initial : 600 €
- Marge déposée : 60 000 €
- Nombre d’actions shortées : 200
- Valeur de la position : 120 000 €
Trois jours plus tard, Nvidia publie des résultats records et une prévision de croissance exceptionnelle. Le titre bondit à 720 € (+20 %) et Thomas enregistre une perte brute de 24 000 €.
Le courtier déclenche un appel de marge immédiat. Il oblige Thomas à lui verser une somme de 12 000 € sous 24 heures. Ne disposant pas de liquidités suffisantes, Thomas clôture sa position à 730 €.
- Frais d’emprunt + commissions : 180 €
- Pertes finales : (730 – 600) × 200 = 26 000 €
- Résultat : – 26 180 €, soit — 43 % de sa marge initiale en 72 heures.
Analyse des deux scénarios
| Aspect | Vente gagnante (Tesla) | Vente perdante (Nvidia) |
| Cours initial | 250 € | 600 € |
| Cours de rachat | 210 € | 730 $ |
| Gain ou perte | + 16 000 € | – 26 000 € |
| Durée de détention | 15 jours | 3 jours |
| Rendement sur marge | + 31 % | – 43 % |
| Risque de perte | Limité grâce à un stop loss | Illimité sans protection |
| Sentiment final | Confiance renforcée | Stress et perte importante |
Quelles sont les leçons à tirer ?
La vente à découvert en bourse peut être une stratégie rentable à condition de réaliser les actions suivantes :
- toujours prévoir une marge de sécurité en liquidités,
- ne jamais spéculer sans une analyse fondamentale solide,
- éviter les titres volatils avant les publications de résultats,
- utiliser un stop loss automatique dès l’ouverture de sa position,
- limiter la taille de la position à 5 % ou 10 % de son portefeuille.
Sans un plan de gestion du risque, une seule erreur est en mesure de provoquer un appel de marge ou d’entraîner de considérables pertes.
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Conclusion
Si vous voulez réussir une vente à découvert en bourse, vous devez être rigoureux, avoir un capital suffisant et bien analyser le marché pour transformer les baisses en des opportunités.
Les pertes illimitées et les frais d’emprunt élevés rendent cependant cette stratégie risquée pour les débutants.
Pour prendre de bonnes décisions et anticiper les risques, sollicitez l’accompagnement d’un professionnel spécialisé.
FAQ
Est-il possible de réaliser une vente à découvert sur toutes les actions en bourse ?
Non, seules les actions cotées sur un marché réglementé comme Euronext Paris et éligibles au Service de Règlement Différé (SRD) peuvent être vendues à découvert.
Les small caps, microcaps et titres non cotés sont exclus. Les actions doivent aussi être disponibles à l’emprunt chez le courtier.
Quelles sont les différences entre la vente à découvert et l’achat à découvert en bourse ?
La vente à découvert consiste à emprunter puis à vendre des titres pour les racheter moins cher et profiter de la baisse du marché.
L’achat à découvert (achat sur marge) signifie acheter des actions avec de l’argent emprunté au courtier pour parier sur la hausse.
La VAD vous expose à des pertes illimitées, car le prix peut augmenter sans limites. L’achat sur marge limite les pertes au capital investi plus la dette.
Quelles sont les meilleures stratégies à adopter pour maximiser ses gains avec la vente à découvert en bourse ?
Privilégiez les positions courtes en tendant compte des résultats décevants annoncés, dégradations de notation ou scandales émergents.
Vous devez associer l’analyse technique (rupture de supports, volumes vendeurs) et fondamentale (détérioration des marges, endettement excessif).
Nous conseillons aussi d’utiliser des stops loss serrés et placés au-dessus des résistances clés pour limiter les pertes.
Sortez de manière progressive, évitez les titres à fort short interest et préférez des durées courtes pour réduire les coûts d’emprunt quotidiens.





