La création d’une holding est une excellente stratégie pour structurer un groupe de sociétés, optimiser sa fiscalité et protéger son patrimoine.
Flexible et peu contraignante, cette démarche reste accessible à tous les types d’investisseurs, qu’ils soient dynamiques ou prudents. Chaque entrepreneur doit toutefois bien définir la forme juridique de sa future structure pour en tirer le meilleur parti.
Faut-il opter pour une holding en EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou en SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ?
Ces deux statuts offrent des avantages distincts en matière de gestion et de fiscalité. Pour maximiser vos profits, nous vous invitons à découvrir :
- les spécificités d’une holding EURL ou SASU,
- les implications légales et financières de ces statuts,
- les critères à prendre en compte pour adopter la forme juridique la plus adaptée à votre projet.
Grâce à nos exemples et conseils, vous pouvez éviter des erreurs de débutants et profiter des bénéfices d’une holding.
Qu’est-ce qu’une holding ?
L’activité principale d’une holding consiste à détenir des participations dans d’autres firmes.
Elle assure la direction de ses filiales et peut acheter des actions dans des compagnies nationales ou internationales.
Chaque créateur d’entreprise a la possibilité de mettre sur pied une holding :
- pure pour gérer de façon exclusive ses succursales,
- animatrice pour participer à la croissance des sociétés filles,
- de rachat pour uniquement acquérir des multinationales et centraliser les investissements,
- de contrôle pour contribuer aux prises de décisions et au développement des structures dans lesquelles elle possède des parts.
Une holding peut prendre diverses formes juridiques, notamment l’EURL, la SASU ou la SARL.
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Que savoir sur une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée ?
Une EURL est une société à un unique associé. Elle convient aux entrepreneurs qui souhaitent créer un établissement de façon indépendante.
Cette forme juridique dérive de la SARL (Société à Responsabilité Limitée) et en reprend les principales caractéristiques. L’adoption de ce statut présente de nombreux avantages et quelques limites.
Quelles sont les spécificités de cette forme juridique ?
Dans une EURL, la responsabilité de l’actionnaire unique est limitée au montant de ses apports. Le créateur d’entreprise peut ainsi investir dans la croissance de la structure sans compromettre son patrimoine personnel.
Les créanciers ne peuvent pas en effet saisir ses biens pour rembourser de potentielles dettes contractées au nom de la firme. Contrairement à une entreprise individuelle (EI), l’EURL possède une personnalité morale.
Le capital social pour sa création est de 1 euro et son gérant peut être l’associé unique ou une personne désignée. Grâce à cette forme juridique, vous pouvez exercer des activités commerciales, artisanales, industrielles et libérales.
La mise sur pied d’une EURL nécessite des contributions en numéraire ou en nature, la rédaction des statuts et la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales.
Quels sont les atouts d’une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée ?
Les règles de gestion sont simplifiées et comprennent peu d’obligations administratives. L’associé peut choisir d’être assujetti à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS).
L’adoption d’un régime d’imposition doit néanmoins se faire sous la base de simulations et de calculs précis afin de vraiment en profiter. La transmission des parts est plus simple dans une EURL.
Cette particularité permet d’assurer la continuité des activités de la société, même en cas de décès de l’associé unique. Après cinq ans d’existence, l’actionnaire profite d’une exonération sur les plus-values réalisées lors de la vente de ses actifs.
Les cotisations sociales sont en général moins élevées dans une EURL que dans une SAS, ce qui offre la possibilité au gérant d’avoir une bonne rémunération.
Quelles sont les limites d’une EURL ?
Le fonctionnement d’une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée est encadré par des règles prévues par le Code de commerce (art L223-1 à L223-43) qui peuvent être contraignantes.
Toute EURL doit se conformer à des obligations comptables, notamment la tenue d’une comptabilité régulière.
Elle doit aussi déclarer ses résultats et ne peut accueillir plus d’un actionnaire. Si l’associé unique envisage de le faire, il passe à une SAS. Le gérant d’une EURL a un statut de TNS (Travailleur Non Salarié).
Il profite d’une couverture sociale moins intéressante que celle d’un président de SAS (Société par Actions Simplifiée).
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Tableau des spécificités d’une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée
Caractéristiques d’une EURL | Avantages d’une EURL | Inconvénients d’une EURL |
Définition : société à responsabilité limitée avec un seul associé. | Protection du patrimoine personnel : la responsabilité limitée protège les biens personnels de l’associé en cas de dettes de l’entreprise. | Réglementation stricte : la mise en place d’une EURL obéit à des règles juridiques précises du Code du commerce, ce qui peut être contraignant pour certains entrepreneurs. |
Capital social : 1 euro constitué d’apports en numéraire ou en nature. | Simplicité de création et de gestion : le processus de création est simple avec peu d’obligations administratives par rapport à d’autres formes juridiques. | Couverture sociale limitée : le gérant a un statut de Travailleur Non Salarié (TNS), ce qui implique une couverture sociale moins avantageuse par rapport à un président de SAS. |
Responsabilité de l’associé : limitée au montant des apports, ce qui protège son patrimoine personnel des déficits de l’entreprise. | Choix du régime fiscal : l’associé peut choisir entre l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS) pour une optimisation fiscale. | Obligations comptables et fiscales : la nécessité de tenir une comptabilité régulière et de déclarer les résultats. Cela engendre des coûts supplémentaires. |
Personnalité morale : l’EURL possède une personnalité morale distincte de celle de son associé, ce qui permet d’agir en tant qu’entité juridique. | Transmission des parts sociales : la démarche est plus simple qu’une entreprise individuelle et assure la continuité des activités même en cas de décès de l’associé. | Limitation à un seul associé : l’EURL ne peut pas accueillir plus d’un associé sans transformation en SARL, ce qui limite la possibilité d’expansion rapide avec des partenaires. |
Gérance : le gérant peut être l’associé unique ou une personne désignée. | Exonération sur les plus-values : après cinq ans d’activité, exonération possible sur les plus-values réalisées lors de la cession des actifs. | Difficulté d’accès au financement : les banques et les investisseurs n’accordent pas facilement des prêts ou des financements à une EURL en raison de la structure unipersonnelle et de la responsabilité limitée. |
Activités autorisées : commerciales, artisanales, industrielles et libérales, à l’exception de certaines réglementées (exemple : assurances). | Cotisations sociales réduites : le montant des cotisations sociales est moins élevé que dans une SAS. Cela permet au gérant d’avoir une rémunération plus élevée. | |
Obligations comptables : tenue d’une comptabilité régulière et déclaration des résultats. | Option pour le régime micro-entreprise : depuis 2017, l’associé unique d’une EURL peut opter pour le régime de micro-entreprise sous certaines conditions, notamment s’il en est le gérant. Celui-ci bénéficie ainsi d’une gestion simplifiée et d’un allègement des charges sociales. | |
Transformation en SARL : l’EURL peut facilement se transformer en SARL si l’associé souhaite accueillir d’autres partenaires. | Gestion simplifiée : la gestion de l’EURL est simplifiée par rapport à d’autres formes juridiques. |
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Que savoir sur une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle ?
La SASU est une SAS à un seul associé. Comme dans une EURL, cette forme juridique permet à tout investisseur de se lancer de façon indépendante dans l’entrepreneuriat.
Elle gagne en popularité auprès des créateurs d’entreprise à la recherche de solutions efficaces pour maximiser leurs profits.
Quels sont les avantages d’une SASU ?
L’actionnaire unique est le seul à définir les statuts de sa société et les règles de fonctionnement sont souples. Ces dernières peuvent en toute simplicité être modifiées selon l’organisation de la structure. Le président de la SASU est assimilé à un salarié et bénéficie d’une couverture sociale protectrice.
La responsabilité de l’associé est limitée au montant de ses apports lors de la création de la compagnie. Son patrimoine ne peut donc pas servir pour couvrir les dettes de la firme.
La cession des parts est simple et la transmission des actions se déroule sans encombre.
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Quelles sont les limites de la SASU ?
Les formalités pour la création d’une SASU peuvent nécessiter du temps et générer des frais supplémentaires en fonction de la complexité du dossier. Une entreprise qui exerce son activité avec ce statut a besoin de contrôler ses transactions financières.
Elle doit donc tenir sa comptabilité à jour. Même si le président profite d’une couverture sociale protectrice, celui-ci n’a pas droit aux indemnités chômage. Les cotisations sociales prélevées sur son salaire resteront très élevées.
Quelle fiscalité s’applique en SASU ?
L’associé unique d’une SASU possède des droits d’information et peut agir en justice au nom de la société. Il est capable de percevoir des dividendes contre son mandat social et d’accéder à toutes les données utiles de la structure.
Cas d’une SASU assujettie à l’IS
Toute SASU est par défaut soumise à l’IS avec un taux normal de 25 % sur ses bénéfices. Celui-ci peut être réduit à 15 % sur les premiers 42 500 euros de profits d’une petite et moyenne entreprise (PME).
Pour profiter de cet avantage fiscal, elle doit néanmoins avoir un chiffre d’affaires annuel hors taxes inférieur à 10 000 0000 d’euros.
Son capital social doit également être détenu à 75 % par des personnes physiques. Pour éviter des sanctions financières dues au retard, la société a l’obligation de déclarer ses résultats à temps.
Dans ce système, le salaire et les dividendes du président de la SASU restent soumis à l’IR. Les dividendes sont cependant exonérés des cotisations sociales.
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Exemple
Julie est une graphiste indépendante qui décide de créer une SASU pour structurer son activité. Elle est l’unique associée et présidente de la société.
Son entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel de 80 000 euros et génère 40 000 euros de bénéfices après déduction des charges.
Les implications de l’IS
Julie profite du taux réduit de 15 % pour les 42 500 premiers euros (comme ses bénéfices se retrouvent en dessous de ce seuil). Elle paie donc : 15 % de 40 000 euros, soit 6 000 euros d’impôt sur les sociétés.
Rémunération et dividendes
Julie décide de se verser une rétribution de 20 000 euros, taxée à l’Impôt sur le Revenu (IR). Sur les 14 000 euros restants, elle se verse des dividendes.
Ces derniers ne sont pas assujettis aux cotisations sociales, mais à la Flat Tax (30 %) qui représente 4 200 euros.
Résumé
Sur 40 000 euros de bénéfices :
- Julie paie 6 000 euros d’IS.
- Elle conserve 20 000 euros en salaire, soumis à l’IR selon son barème personnel.
- Elle perçoit 9 800 euros nets de dividendes après impôts.
Ainsi, Julie conserve environ 29 800 euros nets après imposition.
Cas d’une SASU assujettie à l’IR
Une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle peut être soumise à l’IR quand elle exerce une activité commerciale, artisanale, agricole ou libérale. Pour cela, elle doit répondre à certaines exigences :
- exister depuis plus de cinq ans,
- employer au moins 50 personnes,
- avoir un bilan total inférieur à 10 millions d’euros,
- avoir une personne physique comme associé unique.
Une structure qui remplit toutes ses conditions profite de l’option IR pendant une durée maximale de cinq ans. Cette stratégie de taxation convient aux sociétés qui réalisent très peu de bénéfices.
Les déficits qu’elles enregistrent peuvent aussi être déduits des revenus personnels du président de la SASU.
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Tableau des caractéristiques d’une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle
Caractéristiques | Avantages | Inconvénients |
Définition | La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) est une forme de société commerciale constituée d’un associé unique, qui peut être une personne physique ou morale. | Flexibilité dans la rédaction des statuts et gestion de l’entreprise. |
Responsabilité | La responsabilité de l’associé est limitée au montant de ses apports (patrimoine protégé). | Formalités administratives parfois complexes et coûteuses pour la création. |
Capital social | Pas de capital minimum requis, permettant une plus grande accessibilité. | Obligation de tenir une comptabilité régulière et de contrôler les transactions financières. |
Régime fiscal | Par défaut, elle est assujettie à l’impôt sur les sociétés (IS) avec un taux normal de 25 %, réduit à 15 % pour les PME sur les premiers 42 500 euros de bénéfices. | Si le président est assimilé à un salarié, il ne bénéficie pas des indemnités chômage. |
Statut du président | Le président est assimilé à un salarié. Il bénéfcie d’une couverture sociale protectrice. | Les cotisations sociales sur le salaire peuvent être élevées. |
Cession des parts | La cession des actions est généralement simple et rapide. | La gestion des dividendes peut être soumise à la Flat Tax (30 %). |
Évolution possible | Possibilité de transformer la SASU en SAS si plusieurs associés doivent entrer. | Option pour l’impôt sur le revenu (IR) limitée à cinq ans et sous conditions strictes. |
Activités exercées | La SASU peut exercer presque toutes les activités sauf celles réglementées (exemple : les professions libérales). | Nécessité d’une gestion rigoureuse. |
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Montage Holding SASU : quelles en sont les particularités ?
Une holding SASU possède de nombreux atouts, mais également quelques limites. La connaissance de ces points permet à tout créateur d’entreprise de profiter de ce montage pour maximiser ses profits et diversifier son portefeuille d’investissement.
Montage holding SASU : pourquoi choisir ?
La création d’une holding en SASU offre une grande flexibilité de gestion à son président. Celui-ci peut en toute tranquillité définir les règles de fonctionnement de son groupe selon ses besoins spécifiques et les fluctuations du marché.
Cette forme lui garantit aussi une organisation fluide pour avoir une vue d’ensemble sur l’évolution de ses activités. Le dirigeant d’une holding en SASU ne paie aucune cotisation sociale tant qu’il ne perçoit pas un salaire. Cela convient aux créateurs d’entreprises qui souhaitent exclusivement se rémunérer en dividendes.
Le processus de transmission ou de cession est facilité. La holding SASU donne à son associé unique la possibilité de profiter d’une réduction d’impôt significative grâce aux régimes de sociétés mère-fille et d’intégration fiscale.
Avec le premier dispositif, il a droit à une exonération de 95 % sur les dividendes que versent les filiales, à condition de remplir les conditions requises.
Le deuxième mécanisme diminue les taxes du groupe avec la consolidation des résultats des structures dans lesquelles il détient des participations.
Quels sont les inconvénients d’une holding SASU ?
Quand il se verse un salaire, le président d’une holding SASU peut bénéficier d’une couverture sociale plus étendue s’il est affilié au régime général.
Cela entraîne cependant un coût puisqu’il doit payer des charges sociales qui s’élèvent à 80 % de sa rétribution. Cette mesure a un impact sur sa rentabilité et peut démotiver plus d’une personne.
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Tableau des avantages et inconvénients de la holding SASU
Avantages d’une holding SASU | Limites d’une holding SASU |
Flexibilité de gestion : le président peut définir des règles de fonctionnement sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise. | Coûts de charges sociales élevés : si le président se verse un salaire, il doit payer des charges sociales qui peuvent atteindre 80 % de sa rémunération. |
Optimisation fiscale : bénéfice des régimes mère-fille et d’intégration fiscale, ce qui permet une exonération d’impôt sur 95 % des dividendes versés par les filiales. | Complexité administrative : La gestion d’une holding implique des obligations administratives plus strictes, comme la tenue de comptes consolidés. |
Transmission et cession facilitées : les formalités pour la cession d’actions sont simplifiées. | Absence de couverture chômage : le président ne bénéficie pas d’indemnités chômage, ce qui peut être un inconvénient en cas de cessation d’activité. |
Responsabilité limitée : la responsabilité du président est limitée à ses apports, ce qui sécurise son patrimoine personnel d’une éventuelle saisie. | Imposition sur les dividendes : les dividendes perçus par l’associé sont soumis à la Flat Tax (30 %), ce qui peut réduire les gains nets. |
Économie d’échelle : possibilité de regrouper des services pour les filiales au sein de la holding afin de réduire les coûts opérationnels. | Risque de dilution du contrôle : en cas d’ajout d’associés ou de transformation en SAS, le contrôle peut être partagé, ce qui peut compliquer la prise de décision. |
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Montage holding EURL : quelles sont les particularités ?
La mise sur pied d’une holding EURL permet au groupe d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS).
Ce régime de taxation peut être intéressant si le dirigeant de la société a dans une tranche imposable élevée (taux supérieur à 30 %). Il pourra payer moins de taxes et réalisera d’importantes économies.
Pourquoi choisir une EURL pour sa holding ?
Grâce à l’EURL, l’associé unique peut céder en toute tranquillité les actions de sa société à sa descendance. Ce processus évite les conflits internes qui peuvent avoir des conséquences graves sur la solidité d’une famille.
La holding peut mutualiser certains coûts tels ceux attribués aux loyers ou aux services administratifs entre les filiales pour réduire les dépenses globales du groupe.
Une structure de ce type est capable de lever des fonds pour financer ses activités ou celles de ses filiales afin de maximiser ses profits.
Quelles sont les limites d’une holding EURL ?
Les procédures administratives associées à la création et à la gestion d’une holding EURL peuvent être lourdes.
Les charges sociales du gérant seront élevées s’il se verse une rémunération comme un salaire. Le cadre juridique est strict et l’entrée de nouveaux associés est impossible, à condition de transformer l’EURL en SARL.
Les dividendes que perçoit l’actionnaire unique peuvent soumis à l’IR si leur montant dépasse les 10 % du capital social de l’entreprise. La cession des parts dans une holding EURL est souvent plus complexe que dans une holding SASU.
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Avantages d’une holding EURL | Limites d’une holding EURL |
Limite la responsabilité de l’associé aux apports réalisés, protégeant ainsi son patrimoine. | La création et la gestion peuvent nécessiter un formalisme complexe, ce qui peut être un frein. |
Possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui implique une optimisation fiscale. | Si le gérant choisit de se verser un salaire, il sera soumis à des charges sociales élevées. |
Assure un contrôle direct et une gestion coordonnée des différentes sociétés du groupe. | Le cadre juridique est plus strict que celui d’autres structures (flexibilité réduite). |
Possibilité de percevoir des dividendes sans charges sociales tant qu’aucun salaire n’est versé. | La transformation en SARL pour accueillir de nouveaux associés peut être complexe. |
Facilite la transmission du patrimoine entre héritiers ou associés. | Les dividendes peuvent être soumis à l’impôt sur le revenu si leur montant dépasse 10 % du capital. |
Mutualisation des coûts entre les filiales pour réduire les dépenses globales du groupe. | Le gérant a moins de droits sociaux en comparaison à un président assimilé salarié dans une SASU. |
Capacité à lever des fonds pour financer ses activités ou celles de ses filiales. | La cession des parts sociales est souvent plus complexe que dans une SASU. |
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Nous vous proposons de découvrir à travers ce tableau, les similitudes et les points de divergences qui existent entre une holding SASU et EURL.
Critères de comparaison | Holding SASU | Holding EURL |
Type d’associé | 1 actionnaire unique | 1 associé unique |
Direction de la société | Dirigée par un président | Dirigée par un gérant |
Flexibilité statutaire | Grande liberté dans la rédaction des statuts | Cadre juridique plus rigide |
Régime fiscal par défaut | Assujettie à l’impôt sur les sociétés (IS) | Imposition à l’impôt sur le revenu (IR) par défaut, option pour l’IS possible |
Option fiscale | Peut opter pour l’IR pendant 5 ans | Peut opter pour l’IS, mais restrictions sur les dividendes |
Commissaire aux comptes | Obligatoire sous certaines conditions | Facultatif |
Régime social du dirigeant | Assimilé salarié, avec meilleure protection sociale | Travailleur non salarié (TNS), protection sociale moins avantageuse |
Cotisations sociales | Élevées (80-86 % sur le salaire) | Moins élevées (40-46 % sur le salaire) |
Libération du capital social | Minimum de 50 % des apports en numéraire à la création | Minimum de 20 % des apports en numéraire à la création |
Transmission des parts | Cession d’actions soumises à un droit d’enregistrement de 0,1 % du prix de vente | Cession de parts sociales soumises à un droit d’enregistrement de 3 % du prix de vente |
Facilité d’accueil de nouveaux associés | Transformation en SAS plus simple | Transformation simple en SARL |
Avantages fiscaux sur dividendes | Exonération de 95 % sur les dividendes des filiales sous conditions (régime mère-fille). Profite du régime d’intégration fiscale. | Bénéficie également d’une exonération similaire, mais avec des conditions plus strictes |
L’examen du tableau nous permet alors de ressortir les situations dans lesquelles une holding SASU est plus avantageuse qu’une holding EURL et inversement.
Quand privilégier une holding SASU ?
La mise sur pied d’une holding en SASU est intéressante dans les différents suivants.
- Recherche de flexibilité de gestion : en tant que président, vous pouvez définir en toute liberté les statuts et les règles de fonctionnement. Cela vous offre une grande capacité d’adaptation face aux fluctuations du marché et aux besoins spécifiques de l’entreprise.
- Optimisation fiscale plus importante : grâce aux régimes de sociétés mères-filles et d’intégration fiscale, vous bénéficierez d’une exonération d’impôt sur 95 % des dividendes reçus des filiales. Cela permet de maximiser les profits nets après impôts.
- Responsabilité limitée : en tant que structure juridique distincte, la holding SASU protège le patrimoine personnel de l’associé unique.
- Centralisation des fonctions : ce type de groupe permet de centraliser certaines fonctions stratégiques (finance, juridique) pour les filiales, ce qui peut améliorer l’efficacité opérationnelle et réduire les coûts.
- Accès à des financements : la personnalité juridique distincte de la holding lui permet de contracter des prêts en son nom et d’acquérir aisément de nouvelles sociétés ou de booster le développement d’activités.
- Transmission simplifiée : la cession d’actions dans une holding SASU est souvent moins complexe.
Cette forme de société vise à regrouper les ressources et services pour ses filiales afin de réduire les coûts globaux.
Quand choisir une holding EURL pour ses activités ?
Pour accroître sa rentabilité, chaque créateur d’entreprise doit privilégier une holding EURL afin de profiter des avantages suivants.
- Imposition à l’IR par défaut : l’EURL est soumise à l’impôt sur le revenu par défaut. Cela peut devenir avantageux pour les entrepreneurs qui souhaitent limiter leur imposition initiale avec des bénéfices modestes.
- Charges sociales réduites : en tant que travailleur non salarié (TNS), le gérant d’une EURL paie moins de charges sociales par rapport à un président de SASU.
- Simplicité administrative : la création et la gestion d’une EURL sont souvent perçues comme moins complexes que celles d’une SASU.
- Contrôle total : il a le contrôle total sur la gestion et les décisions stratégiques sans avoir à consulter d’autres associés.
- Facilité de transformation : une EURL peut être transformée en SARL si le besoin d’ajouter des associés se présente.
- Protection du patrimoine personnel : comme pour la SASU, l’EURL limite également la responsabilité personnelle de l’associé unique aux apports réalisés dans la société.
La holding EURL favorise une transmission simplifiée des parts entre membres de la famille.
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Conclusion
Le choix entre une holding SASU et une holding EURL dépend ainsi de vos différents objectifs d’investissements.
Si vous souhaitez avoir un contrôle total sur les activités de votre groupe, vous pouvez opter pour la seconde forme. La première option convient par exemple aux entrepreneurs à la recherche de plus de flexibilité.
Quelle que soit votre décision, faites des simulations et consultez un expert du domaine pour adopter le statut qui répond au mieux aux exigences de votre projet.
FAQ
Quel est le meilleur statut pour une holding ?
Cela dépend des objectifs de l’entrepreneur et de sa vision à court, moyen et long terme. La SASU est souvent privilégiée pour sa flexibilité et ses avantages fiscaux, notamment la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) et de bénéficier des régimes mère-fille.
Elle garantit aussi une grande liberté dans la rédaction des statuts, ce qui est idéal pour s’adapter aux évolutions du marché.
Est-ce qu’une holding peut détenir une EURL ?
Oui, ce montage est courant et permet à la holding d’exercer un contrôle sur l’EURL tout en bénéficiant des avantages fiscaux associés.
Le groupe peut gérer plusieurs sociétés, y compris des EURL. Cela favorise la centralisation des décisions stratégiques et le gain de temps.
Quel régime pour une holding ?
Par défaut, les holdings sont souvent soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui leur permet de bénéficier d’avantages fiscaux tels que l’exonération sur les dividendes reçus des filiales dans le cadre du régime mère-fille.
Certaines holdings peuvent opter pour l’impôt sur le revenu (IR) si cela correspond mieux à leur situation financière.
Comment transformer ma SASU en holding ?
Pour transformer une SASU en holding, assurez-vous que cette opération correspond aux objectifs stratégiques de l’entreprise.
Modifiez ensuite les statuts de la société pour refléter son nouveau rôle en tant que holding. Cela implique souvent d’élargir son objet social afin d’inclure la détention et la gestion de participations dans d’autres sociétés.
Consultez un expert-comptable ou un avocat spécialisé pour vérifier que toutes les formalités légales et fiscales sont respectées.