Selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), la France affichait en 2024 le taux de pression fiscale le plus élevé de l’UE (43,8 % de son PIB).
Cette situation stressante pousse les contribuables (particuliers et entreprises) à rechercher des stratégies efficaces et légales pour réduire leurs impôts.
Si les dispositifs de défiscalisation classiques (PER, PEA, PEA-PME-ETI, FCPI) restent populaires, d’autres solutions peu connues peuvent s’avérer utiles.
Parmi ces leviers figurent le système de déduction des charges financières, la gestion intelligente des déficits, l’investissement dans des groupes forestiers agréés…
Ces mécanismes sont-ils accessibles à tous les Français ? Comment les utiliser sans risquer un redressement fiscal ?
Voici des exemples, conseils et cas pratiques pour vous aider à mieux comprendre comment payer moins d’impôts avec ces outils en toute légalité.
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Nos 6 astuces pour réduire votre IS et renforcer votre trésorerie
Une entreprise qui diminue sa charge fiscale améliore sa rentabilité et sa capacité à s’autofinancer. Elle rémunère mieux ses actionnaires et attire de nombreux partenaires d’affaires.
Elle offre ses prestations à des prix plus compétitifs, réagit mieux à une baisse d’activité momentanée et peut anticiper les évolutions législatives.
Maximisez la déduction de vos charges courantes
Le gouvernement français vous offre l’opportunité de déduire de votre bénéfice imposable, la majorité des charges engagées dans l’intérêt de votre structure.
Les réductions accordées varient en fonction des facteurs comme le montant des dépenses, le mécanisme et les plafonds fixés.
Quelles sont les diverses charges déductibles ?
Elles regroupent les salaires, frais de formation, primes d’assurance maladie pour le personnel, avantages en nature et indemnités de congés.
Les coûts associés à l’achat des matières premières, des fournitures de bureau et du petit matériel informatique peuvent alléger la fiscalité de votre firme.
Vous pouvez soustraire de votre IS vos frais de fonctionnement (loyer, électricité, eau, entretien), de déplacement professionnel et de réception ou de représentation.
Les commissions bancaires, les intérêts de crédits, les sommes affectées à la communication et aux assurances professionnelles sont aussi pris en compte.
Pour être éligible à ce dispositif, chaque dépense doit toutefois être justifiée et constatée dans l’exercice comptable concerné.
Vous devez également collaborer avec un expert-comptable pour connaître les plafonds définis et les différentes règles à respecter.
Attention !
Toutes les charges supportées par une entreprise ne sont pas déductibles de son résultat fiscal. Voici des exemples d’exclusions : amendes, pénalités administratives, dépenses personnelles…
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Résumé des charges déductibles de celles qui ne le sont pas
Type de dépense | Déductible de l’IS |
Salaires et charges sociales | ✅ |
Achats, fournitures, petit matériel | ✅ |
Intérêts d’emprunt professionnel | ✅ |
Frais de réception (justifiés) | ✅ |
Amendes, pénalités | ✅ |
Cotisations professionnelles obligatoires | ✅ |
Dépenses excessives | ❌ |
Dons mécénat | ❌ |
Vêtements de ville | ❌ |
Primes assurance-vie personnelles | ❌ |
Provisions non justifiées | ❌ |
Exemple pour mieux comprendre cette solution de défiscalisation
Aïcha est une consultante freelance en communication digitale. En 2024, elle réalise un chiffre d’affaires de 85 000 €.
Elle exerce son activité en tant qu’entreprise individuelle sous le régime réel. Pour optimiser sa fiscalité, elle sollicite un expert-comptable afin d’identifier toutes ses charges déductibles.
Le professionnel établit la liste suivante :
- 1 800 € de formations professionnelles,
- 2 400 € de dépenses internet et téléphonie,
- 950 € d’abonnement à des logiciels métiers,
- 3 000 € de loyer pour son espace de coworking,
- 1 200 € de frais pour déplacement et repas clients,
- 12 000 € de frais de sous-traitance (graphiste et rédacteurs).
Aïcha bénéficie d’une réduction de 21 350 € et sa base taxable passe à 63 650 €. Cela lui a permis de réaliser une économie d’impôt et de cotisations sociales significatives.
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Gérez de manière intelligente vos déficits fiscaux
Si vous possédez un « stock » de déficits, vous pouvez l’utiliser pour alléger votre imposition ou ne pas payer d’impôts pendant de nombreuses années.
Le montant à déduire dépend du plafond légal d’imputation annuelle, des exceptions et des limites supplémentaires.
Le report en avant des déficits
Il est régi par l’article 209, I du Code général des impôts (CGI). La formule pour obtenir le montant de déficits est :
Déficit imputable annuel =1 000 000 € + 50 % × (bénéfice imposable – 1 000 000 €).
Exemple :
Dirigeant d’une SASU dans le secteur de la technologie, Malik a enregistré en 2023 un déficit fiscal de 80 000 €.
En 2024, son entreprise réalise un bénéfice taxable de 70 000 €. Grâce au mécanisme du report en avant, il peut imputer le déficit antérieur de 80 000 € sur ce bénéfice.
Bon à savoir !
Pour profiter de ce dispositif illimité dans le temps, vous devez respecter les règles qui encadrent la déclaration de votre liasse fiscale.
Les déficits reportables doivent être mentionnés dans le tableau 2058 B en précisant leur origine et leur montant.
Les grandes sociétés qui ont cumulé plus de 2,5 milliards d’euros de déficits sur trois ans ne sont pas éligibles.
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Le report en arrière des déficits (carry-back)
Il offre l’opportunité à votre entreprise d’imputer son déficit sur le bénéfice fiscal de son exercice précédent.
La somme à déduire est limitée au plus petit montant entre 1 million d’euros et le bénéfice réalisé par votre structure l’année antérieure.
À l’inverse du mécanisme de report en avant, ce dispositif de défiscalisation relève de l’article 220 quinquies du CGI.
Exemple :
Anna dirige une SARL spécialisée dans la production audiovisuelle qui subit une perte fiscale de 120 000 € due à une baisse d’activité et à des investissements stratégiques en 2025.
L’année précédente (2024), elle avait réalisé un bénéfice fiscal de 150 000 € et réglé un impôt sur les sociétés de 37 500 € (25 %).
Grâce au report en arrière, Anna peut imputer ses 120 000 € de ses 150 000 €. L’impôt recalculé est donc 7 500 € (25 % de 30 000 €).
Elle obtient une créance d’impôt de 30 000 € (37 500 € – 7 500 €) qu’elle peut utiliser pendant cinq ans pour payer son IS.
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Profitez du crédit d’impôt recherche (CIR)
Le CIR offre l’opportunité à votre entreprise de bénéficier d’une réduction qui peut atteindre 30 % des dépenses affectées à la recherche et au développement.
Ce mécanisme a cependant subi de nombreuses modifications depuis l’entrée en vigueur de la loi des finances 2025.
Parmi ces changements figurent la suppression du dispositif « jeune docteur » et la réduction du taux forfaitaire des frais de fonctionnement (43 % à 40 %).
L’exclusion des dépenses liées à la veille technologique et les amortissements associés aux brevets et certificats d’obtention végétale (COV) en font partie.
Cette restriction concerne également les frais de prise, maintenance ou défense de brevets et les coûts d’obtention des COV.
Tableau des dépenses que prend en compte le dispositif CIR depuis le 15 février 2025
Catégorie de dépense | Commentaires |
Dépenses de fonctionnement (forfait 40 %) | 40 % du montant des dépenses de votre personnel éligible |
Dépenses de sous-traitance R&D (recherche et développement) | Travaux confiés à des organismes agréés en R&D |
Dépenses de participation à la normalisation | Participation aux réunions officielles de normalisation |
Dépenses de confection de nouvelles collections | Uniquement pour les industries du textile, de l’habillement et du cuir |
Dotations aux amortissements | Amortissements d’immobilisation affectés à la R&D |
Dépenses de personnel (chercheurs, techniciens) | Salaires et charges sociales liés à la R&D |
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Exemple pour comprendre comment l’entreprise Innovatec a réduit son impôt grâce au CIR
Innovatec est une petite et moyenne entreprise (PME) spécialisée dans les technologies médicales en activité depuis 2024.
Elle a engagé en 2025 des dépenses en recherche et développement (R&D) pour concevoir un nouveau dispositif de diagnostic intelligent.
Les dépenses prises en compte par le CIR comportent :
- les charges sociales (60 000 €),
- les salaires de deux ingénieurs R&D (140 000 €),
- les amortissements du matériel utilisé en R&D (20 000 €),
- les frais de sous-traitance auprès d’un laboratoire agréé (50 000 €),
- les frais de fonctionnement forfaitaires (40 % des salaires + charges), soit 80 000 €.
Total des dépenses éligibles : 140 000 + 60 000 + 50 000 + 20 000 + 80 000 = 350 000 €. Le montant du crédit d’impôt déductible = 30 % × 350 000 € = 105 000 €.
Innovatec réduit son impôt sur les sociétés de 105 000 € et génère une créance d’impôt qu’elle peut imputer ou se faire rembourser.
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Payez moins d’impôts avec l’aide des réductions appliquées aux cotisations patronales
Ce dispositif de défiscalisation s’applique aux rémunérations inférieures à 1,6 fois le SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) annuel.
Depuis le 1er mai 2025, le taux de réduction est de 0,319 3 pour les entreprises de moins de 50 salariés et de 0,323 3 pour celles de 50 employés et plus.
La prime de partage de la valeur (PPV) est depuis cette même date prise en compte dans le calcul de réduction.
Tableau des cotisations patronales éligibles
Cotisation patronale | Remarques éventuelles |
Accidents de travail ou maladies professionnelles | Seule une fraction du taux, variable chaque année |
FNAL (Fonds national d’aide au logement) | Sur la part à la charge de l’employeur |
Assurance chômage | Taux abaissé à 4,00 % depuis le 1er mai 2025 |
Contribution solidarité autonomie | |
Allocations familiales | |
Assurance vieillesse (base plafonnée + déplafonnée) | |
Assurance maladie, maternité, invalidité, décès |
Bon à savoir !
L’administration revoit le SMIC chaque année (1er janvier) pour tenir compte de l’évolution de l’inflation et des salaires moyens.
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Exemple : Clara économise grâce à ce dispositif
Clara dirige une boulangerie artisanale de 6 salariés, dont Émilie, une vendeuse à temps plein, rémunérée à 1 800 € brut par mois.
En 2025, le SMIC annuel brut est estimé à 21 203 €, soit 1,6 × SMIC = 33 925 €. Inférieur à ce seuil, le salaire d’Émilie permet de bénéficier d’une réduction des cotisations patronales.
- Cotisations patronales avant réduction (taux total estimé à 42 %) : 1 800 € × 42 % = 756 €/mois
- Montant de la réduction Fillon applicable : 1 800 € × 31,93 % = 574,74 €/mois
- Cotisations patronales après réduction : 756 € – 574,74 € = 181,26 €
Clara économise ainsi près de 6 897 € par an sur ses charges patronales pour un seul salarié.
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Créez une holding pour gérer vos dividendes
La création d’une holding favorise la remontée des dividendes grâce aux régimes mère-filles et d’intégration fiscale.
Pour éviter d’alerter la DGFiP (Direction générale des finances publiques) et subir un redressement, assurez-vous que ce processus reste conforme.
Comment payer moins d’impôts avec le régime mère-fille ?
Ce dispositif empêche la double imposition des dividendes entre une holding et ses entreprises filles. Les conditions à remplir pour en tirer parti :
- la société mère doit avoir ses parts depuis deux ans au minimum,
- la holding doit détenir au moins 5 % du capital social de sa filiale,
- les deux structures doivent être assujetties à l’impôt sur les sociétés.
95 % des dividendes reçus sont exonérés d’impôt si vous respectez toutes ces exigences.
Exemple :
La holding « Optima Groupe » soumise à l’IS détient 60 % du capital de sa filiale TechNova SARL depuis plus de deux ans.
En 2025, TechNova verse 100 000 € de dividendes à sa maison-mère. Grâce au régime mère-fille, Optima peut bénéficier d’une exonération d’impôt sur 95 % des sommes perçues.
Le montant exonéré est égal à 95 000 € (100 000 € × 95 %). Seule une quote-part de 5 % reste imposable au taux d’IS en vigueur (15 % si Optima y est éligible). Elle paie donc 750 € (5 % × 100 000 € × 15 %).
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Comment réduire votre imposition avec le mécanisme d’intégration fiscale ?
Il favorise la consolidation des résultats fiscaux des sociétés d’un groupe. Les déficits d’une filiale peuvent être compensés avec les bénéfices d’une autre.
Voici les conditions pour tirer parti de ce dispositif de défiscalisation :
- toutes les firmes doivent être soumises à l’IS,
- la société mère doit détenir au moins 95 % du capital social des filiales,
- les exercices des structures du groupe doivent être clôturés à la même date.
Exemple :
Le groupe Delta se compose de trois sociétés Delta Holding (société mère), Delta Services (filiale bénéficiaire) et Delta Innovations (filiale déficitaire).
Supposons que toutes les conditions qui favorisent l’application du régime d’intégration fiscale sont remplies.
- Delta Innovations : déficit fiscal de –120 000 €
- Delta Services : bénéfice imposable de 200 000 €
Grâce à l’intégration fiscale, le résultat net du groupe vaut 80 000 € (200 000 € – 120 000 €). Si Delta Services avait été imposée seule, elle aurait payé 50 000 € (200 000 € × 25 %).
Avec le régime d’intégration fiscale, l’IS ne s’applique que sur 80 000 €, soit 20 000 € d’impôt dû (80 000 € × 25 %).
Le groupe économise donc 30 000 € grâce à la compensation du déficit de Delta Innovations.
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Activez vos autres crédits et réductions d’impôt
De nombreux autres crédits et réductions d’impôt peuvent vous aider à alléger votre charge fiscale. Voici une liste non exhaustive de ces dispositifs.
Dispositif | Ce qui change en 2025 |
Crédit d’impôt apprentissage | Valable uniquement pour les contrats conclus avant le 31 décembre 2022 Remplacé par des aides à l’embauche |
Crédit d’impôt prospection commerciale | Réservé aux PME pour les dépenses liées au développement international Encadré par l’article 244 quater H du CGI |
Crédit d’impôt pour investissements en Corse ou Outre-mer | Prolongé jusqu’en 2027 L’application du dispositif en Outre-mer varie selon les zones |
Réduction d’impôt mécénat | Taux de 60 % dans la limite de 20 000 € ou 0,5 % du chiffre d’affaires (CA) |
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Nos 5 stratégies sous-estimées pour réduire votre impôt sur le revenu (IR)
Le Plan d’épargne en actions (PEA), le Plan d’épargne retraite et l’assurance-vie ne sont pas les seuls mécanismes qui peuvent vous permettre de payer moins d’impôts.
Des outils comme l’achat des parts dans un groupement forestier et la donation d’un usufruit temporaire sont également susceptibles de vous aider.
Investissez dans une PME avec le dispositif IR-PME
Le dispositif IR-PME (loi Madelin) offre l’opportunité aux particuliers de bénéficier d’une baisse d’impôt sur le revenu s’ils acquièrent des titres dans une PME non cotée.
Le taux de réduction dépend de la nature de l’entreprise et de la situation personnelle de l’investisseur.
Quelles sont les conditions ?
Pour tirer parti de ce dispositif, achetez des actions ou des parts sociales pendant la constitution ou l’augmentation du capital d’une PME éligible.
Vous pouvez également y prétendre si vous investissez dans un FCPI (Fonds communs de placement dans l’innovation), FIP (Fonds d’investissement de proximité) et une structure ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale).
Voici les autres conditions d’éligibilité liées aussi bien à l’investisseur qu’à la société bénéficiaire.
Catégorie | Condition d’éligibilité |
Investisseur | Personne physique domiciliée en France Investissement uniquement en numéraire Conservation obligatoire des titres pendant 5 ans au minimum |
Société bénéficiaire | Soumise à l’IS Pas en difficulté financière PME européenne non cotée (moins de 250 salariés, CA annuel <50 M€ ou total bilan <43 M€) Siège social dans l’Union européenne ou dans l’EEE (Espace Économique européen) Activité commerciale, industrielle, artisanale, agricole ou libérale Moins de 10 ans d’existence à la souscription (ou moins de 7 ans si CA >250 000 €) Collabore avec au moins 2 salariés à la clôture de l’exercice suivant ou 1 employé pour artisanat Moins de 50 % d’actifs constitués de biens exclus (métaux précieux, œuvres d’art, chevaux de course…) |
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Quels sont les taux de réduction d’impôt sur le revenu ?
Type de société ou de fonds | Taux de réduction | Plafond d’investissement pris en compte | Plafond annuel de réduction |
PME classique | 18 % | 50 000 € (célibataire) et 100 000 € (couple) | 10,000 € par an |
PME « Jeune Entreprise Innovante » (JEI) | 30 % | 50 000 € (célibataire) et 100 000 € (couple) | 15 000 € ou 30 000 € (si exonéré du plafond global des niches fiscales) |
PME « JEIR » (innovation de rupture) | 50 % | 50 000 € ou 100 000 € selon le foyer fiscal | 25 000 € ou 50 000 € |
FCPI (part dans fonds innovant) | 25 % | 12 000 € pour un célibataire et 24 000 € pour un couple | |
FIP Corse | 30 % | 12 000 € pour un célibataire et 24 000 € pour un couple | |
ESUS | 25 % | 50 000 € ou 100 000 € selon le foyer fiscal | 12 500 € ou 25 000 € |
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Comment réduire son impôt sur l’IR avec la loi Madelin ?
Le dispositif IR-PME s’adapte à tous les profils, sous réserve de remplir les conditions qui régissent son application.
Voici deux exemples de particuliers domiciliés en France qui ont su tirer parti de ce mécanisme pour alléger leur fiscalité.
Julie soutient une Jeune Entreprise Innovante (JEI)
Julie est une ingénieure âgée de 34 ans qui habite dans un quartier dynamique de Lyon et qui souhaite investir dans l’économie réelle.
Elle repère une start-up spécialisée dans les biotechnologies et classée JEI (Jeune Entreprise Innovante). En juillet 2025, elle y investit 20 000 € en numéraire lors d’une levée de fonds.
Implantée dans l’UE, cette entreprise non cotée de plus de deux employés est soumise à l’IS et existe depuis 9 ans.
Grâce au statut JEI, Julie bénéficie d’un taux de réduction de 30 %, soit 6 000 € (20 000 € × 30 %). Elle doit conserver ses parts pendant au moins 5 ans pour empêcher une annulation de cet avantage.
Marc investit dans une ESUS via un cabinet solidaire
A 48 ans, Marc est un cadre d’une structure à Strasbourg qui s’intéresse aux investissements à impact.
Il place 40 000 € dans une Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS), qui développe des logements pour personnes âgées isolées.
La firme retenue est non cotée, exerce une activité d’utilité sociale, est assujettie à l’IS et a son siège en France.
Marc a donc droit à une réduction de 25 %, soit 10 000 € (40 000 € × 25 %). Il veille à ne pas dépasser le plafond annuel pour éviter toute annulation de cet avantage.
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Louez une partie de votre résidence principale pour payer moins d’impôts
Mettre en location une ou diverses pièces de votre résidence demeure un bon moyen pour générer des revenus complémentaires exonérés d’impôts.
Voici les conditions pour profiter de ce dispositif en toute légalité.
Conditions | Détail |
Nature de la location | Une ou diverses chambres de votre logement principal qui ne possèdent pas d’accès indépendant |
Locataire | Étudiant, jeune actif, travailleur saisonnier… |
Résidence principale du propriétaire | Adresse principale (occupée au moins 8 mois par an) |
Plafond annuel de loyer par m² hors charges en Île-de-France | 213 €/m²/an |
Plafond annuel de loyer par m² hors charges dans d’autres régions | 157 €/m²/an |
Location à des personnes de passage (chambres d’hôtes) | Exonéré si les recettes totales ne dépassent pas 760 € TTC par an |
Bon à savoir !
Au-delà des plafonds définis, les revenus locatifs deviennent imposables selon le régime des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux).
Exemple :
Enseignante à Toulouse, Claire occupe seule un grand appartement de 90 m² dont elle est propriétaire.
Pour arrondir ses fins de mois, elle décide de mettre en location une chambre sans accès indépendant de 15 m² à un étudiant.
Elle loue cette pièce à 150 € par mois, charges comprises, soit 1 800 € par an. Le loyer annuel hors charges s’élève à environ 1 500 €.
Le plafond annuel applicable dans sa région (hors Île-de-France) est de 157 € par m² × 15 m² = 2 355 €. Claire bénéficie donc d’une exonération totale d’impôt sur ces revenus.
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Réalisez une donation temporaire d’usufruit (DTU)
Ce mécanisme consiste à donner l’usufruit d’un bien (immobilier, portefeuille des titres, parts de société) à une personne ou une structure pendant 3 à 10 ans.
À terme, vous reprenez automatiquement vos droits d’usufruitiers. Les revenus générés sont pendant cette période déclarés et imposés chez le bénéficiaire de l’usufruit.
En tant que donateur, vous ne percevez aucun revenu durant toute la durée de la donation temporaire d’usufruit.
Exemple :
À 61 ans, Marc est propriétaire d’un appartement qu’il loue 1 000 € par mois à Bordeaux. Ses revenus fonciers s’élèvent donc à 12 000 € par an.
Pour réduire son impôt sur le revenu, il décide en 2025 de donner l’usufruit du bien à une association reconnue d’utilité publique pendant 5 ans.
Durant cette période, l’association perçoit les loyers et les déclare comme revenus imposables. L’appartement sort de l’assiette de calcul de l’IFI de Marc.
À l’issue des 5 ans, l’usufruit revient automatiquement à Marc, sans formalité. Grâce à cette stratégie, il allège sa fiscalité et soutient une cause qui lui tient à cœur sans perdre son actif.
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Déduisez une pension alimentaire sans jugement
La déduction d’une pension alimentaire de vos revenus imposables est possible, même sans une décision de justice, à condition de respecter les normes en vigueur.
Si vous voulez tirer parti de ce dispositif, conservez toujours les justificatifs (relevés bancaires, attestations, factures).
Les montants à soustraire doivent correspondre à l’entretien (nourriture, logement, santé) de la personne soutenue.
Vous êtes également tenu d’inscrire la pension versée dans les charges déductibles de votre déclaration avec le nom et l’adresse du bénéficiaire.
Tableau des déductions possibles selon la personne aidée
Bénéficiaire | Plafond de déduction | Commentaires |
Enfant majeur non rattaché au foyer fiscal du parent, mais logé | 4 039 € forfaitaire (à proratiser si la période d’hébergement est partielle) | Pour hébergement et nourriture |
Enfant majeur non rattaché, non logé | Jusqu’à 6 794 € avec justificatifs | Pour frais réels de subsistance |
Enfants mariés, pacsés ou sous la charge de la famille | Jusqu’à 13 588 € | Si le parent est seul à les aider |
Ascendant hébergé dans le besoin | 4 039 € forfaitaire | Déduction sans justificatif autre que présence |
Attention !
Beaucoup de dépenses ne sont pas éligibles à ce dispositif et ne vous offrent pas la possibilité de payer moins d’impôts.
Parmi celles-ci figurent les aides aux proches sans obligation alimentaire, les frais de droit de visite et les dépenses excessives.
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Exemple de déduction de pension alimentaire sans jugement pour réduire son imposition
A 52 ans, Judith réside est séparée du père de son fils Adrien. Adrien n’est plus rattaché au foyer fiscal de sa mère, mais sa mère prend soin de lui.
Judith lui verse chaque mois 600 € par mois pour se nourrir et couvrir ses frais de santé. Il n’existe aucune décision de justice qui fixe cette pension.
En 2025, Judith déduit 6 794 € de pension alimentaire de ses revenus imposables au titre des frais réels de subsistance de son fils.
Elle joint dans sa déclaration les informations personnelles de son fils (nom et adresse) et le détail des sommes versées.
Grâce à cette stratégie simple et légale, Judith réduit son impôt sur le revenu et continue à soutenir son fils dans ses études.
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Investissez dans un groupement forestier (GFF)
Pour tirer parti de ce mécanisme, choisissez un groupement forestier agréé et achetez vos parts en direct ou avec l’aide d’une Société civile de placement immobilier (SCPI) spécialisée.
Vous devez également conserver vos parts pendant au moins cinq ans et participer au développement du GFF.
Voici un résumé des avantages fiscaux auxquels vous pouvez prétendre si vous investissez dans une structure conforme.
Dispositif fiscal | Description | Plafonds |
Réduction d’impôt sur le revenu | 18 % du montant investi (loi DEFI-Forêt) | 5 700 € (personne seule), 11 400 € (couple) |
Exonération partielle IFI | 75 % de la valeur des parts exonérée d’IFI | Parts détenues depuis plus de 2ans, gestion durable |
Exonération des droits de succession | 75 % de la valeur des parts exonérée | Sous engagement de gestion durable 30 ans |
Crédit d’impôt pour travaux forestiers | Crédit d’impôt de 25 % des dépenses pour travaux forestiers | Plafond : 6 250 € (personne seule), 12 500 € (couple) |
Crédit d’impôt assurance forestière | Crédit d’impôt de 76 % sur les primes d’assurance contre les risques naturels (incendie ou tempête) | Plafond identique à celui des travaux forestiers |
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Exemple :
À 40 ans, Maxime décide en 2025 d’investir 40 000 € dans un GFF agréé DEFI-Forêt spécialisé dans la gestion durable des forêts du sud-ouest et achète ses parts en direct.
- Réduction d’impôt sur le revenu
Grâce à la loi DEFI-Forêt, Maxime bénéficie d’une réduction d’impôt immédiate de 7 200 € (40 000 € × 18 %), imputable sur son revenu 2025.
- Exonération partielle d’IFI
Maxime détient déjà un patrimoine immobilier taxable à l’IFI. S’il conserve ses parts pendant au moins 2 ans, 75 % de leur valeur sera exonérée d’IFI, soit 30 000 € non imposables.
- Transmission optimisée
Si Maxime ne cède pas ses titres pendant 30 ans sous une gestion durable, 75 % de la valeur pourra également être exonérée de droits de succession.
À lire aussi : 5 alternatives au Livret A si le vôtre est déjà plein

Consultez les meilleurs sites pour payer moins d’impôts
Ces sites vous proposent des solutions efficaces pour vous aider à réduire votre charge fiscale sans enfreindre la loi.
Ils présentent des mécanismes de défiscalisation adaptés à tous. Leurs ressources disponibles (guides, livres blancs) sont faciles à comprendre et de haute qualité.
Position | Sites à consulter | Qualité | Particularités |
1 | Culture-financiere.com | ⭐⭐⭐⭐⭐ | Le site de référence pour défiscaliser sans jargon Conseils d’experts, études de cas et astuces accessibles focus sur l’optimisation légale |
2 | service-public.fr | ⭐⭐⭐⭐☆ | Portail administratif officiel Utile pour les démarches concrètes, déclarations, justificatifs ou recherches liées aux obligations fiscales. |
3 | impots.gouv.fr | ⭐⭐⭐⭐☆ | Site de la DGFIP Suivi de votre situation, espace personnel fiscal, simulateurs, actualités fiscales, accès aux dispositifs type PER ou dons. |
4 | legifrance.gouv.fr | ⭐⭐⭐⭐☆ | Idéal pour vérifier l’existence d’un avantage fiscal, lire un article de loi ou comprendre une réforme à la source. |
5 | Corrige ton impôt.fr | ⭐⭐⭐☆☆ | Bon pour les bases, mais peu actualisé sur les montages complexes Contenus parfois trop généralistes ou approximatifs. |
À lire aussi : Loi Girardin : définition, avantages, limites, exemple…
Conclusion
Pour payer moins d’impôts, analysez votre situation, tenez compte des mises à jour des dispositifs et agissez tôt.
Faites-vous également accompagner par un expert-comptable ou un avocat fiscaliste pour sécuriser vos démarches et limiter vos pertes.
Choisissez donc un professionnel expérimenté, disponible, de préférence local et qui bénéficie d’une excellente réputation.
FAQ
Puis-je déduire ma tutelle de mes impôts ?
Non, vous n’avez pas la possibilité de déduire votre tutelle de vos impôts. Cette charge fixe ne donne donc pas lieu à un allègement de votre fiscalité.
Quelles sont les réductions d’impôts possibles ?
Vous pouvez alléger votre imposition si vous effectuez des dons à des associations, investissez dans une PME (dispositif IR-PME) et souscrivez à des FCPI ou FIP.
Des dépenses telles que les frais de garde d’enfant et les investissements forestiers donnent également droit à des crédits ou des réductions d’impôt.
Comment faire baisser son revenu fiscal de référence ?
Vous pouvez déduire des pensions alimentaires justifiées, investir dans des produits d’épargne retraite (type PER) et maximiser vos charges financières.
Il est aussi possible de défiscaliser avec l’aide de l’investissement locatif, d’utiliser le quotient familial à votre avantage ou de louer à un étudiant des pièces de votre résidence principale.
À partir de combien d’impôt est-il possible de défiscaliser ?
Réduire son imposition est possible dès que vous entrez dans la première tranche, même avec un impôt modeste.
Les gains fiscaux seront toutefois limités si les montants de l’impôt initial sont faibles (inférieur à 500 € ou 1 000 €).
Quelle somme peut-on déduire de ses impôts sans justificatif ?
L’abattement de 10 % sur les frais professionnels des salariés (automatique) et la déduction forfaitaire des pensions alimentaires pour des enfants majeurs hébergés.
Vous pouvez également compter l’exonération des loyers issus de la location d’une pièce dans sa résidence principale dans la limite de plafonds définis.